Examinons posément, dans le
silence des passions, ce qu’un gouvernement français responsable, réellement
désireux de remplir son devoir premier qui est de protéger la vie et les biens
des Français, pourrait faire pour répondre au terrorisme islamique.
Attachons-nous uniquement à la
question de la sécurité, la protection de l’intégrité physique des individus,
et laissons de côté les questions très importantes, mais distinctes, relatives
à la politique migratoire, à la politique étrangère, à l’école, etc.
Concentrons-nous sur ce
point : comment protéger plus efficacement les Français sur le territoire
français. Quelle sera LA décision fondamentale à prendre ?
La réponse est très simple :
en luttant plus efficacement contre la délinquance en général.
Un gouvernement qui ne peut pas
se décider à réprimer sans faiblesse la délinquance ordinaire ne trouvera
jamais en lui-même les ressources morales, matérielles et juridiques
nécessaires pour faire face à la menace terroriste.
La racine de notre faiblesse
actuelle face à l’islamisme – du seul point de vue de la sécurité, répétons-le
– se trouve dans notre refus de punir, dans notre abandon de la notion de juste
châtiment.
Dans Par-delà Bien et Mal, Nietzsche écrivait : « On en arrive
à un degré de déliquescence morbide et de ramollissement où la société
prend elle-même parti, en tout sérieux et honnêteté, pour celui qui lui porte
atteinte, pour le malfaiteur. Punir
lui parait inique, pour une raison où une autre, - ce qui est certain c’est que
l’idée de « châtiment », l’idée « d’avoir à châtier », lui
fait mal, la remplit d’horreur. « Ne suffit-il pas de le mettre hors d’état de nuire ? Pourquoi
châtier par surcroit ? Châtier est une chose épouvantable ! » La
morale grégaire, la morale de la peur touche ainsi à ses ultimes
conséquences. »
Nous en sommes là. Ou plus
exactement, une bonne partie de nos élites intellectuelles et politiques en
sont là. Le bon peuple, en dépit de la rééducation intensive dont il a fait
l’objet, semble bien, lui, continuer à abriter des instincts punitifs. Mais
fort heureusement il n’est plus nécessaire de tenir compte de ce qu’il dit.
Nous nous refusons à châtier les
criminels à la hauteur de ce que méritent leurs actes et nous tirons grande
fierté de ce refus de punir. Nous ne voulons plus que soigner ou
« réinsérer » dans la société ceux qui s’en sont écartés – parce
qu’ils ont eu bien du malheur, à commencer par le malheur de naitre dans une
société injuste. Les criminels eux aussi sont des victimes, et même les
premières victimes.
Inutile de dévider plus
longuement ce discours bien connu et qui, sous une forme ou une autre, nous est
servi presque quotidiennement depuis des décennies. Examinons ses conséquences.
La France compte environ
69 000 détenus pour 58 000 places de prison disponibles et son taux
de détention est l’un des plus bas de l’UE – une Europe qui ne se distingue pas
particulièrement par ses velléités répressives.
Depuis les lois Perben, en 2004,
puis Dati, en 2009, les « courtes peines », celles de moins de deux
ans hors récidive légale, ont vocation à être « aménagées »,
c’est-à-dire transformées en autre chose que de la prison, ce qui est
effectivement le cas de la plupart. Il existe en permanence un stock d’environ
90 000 peines de prison ferme en attente d’exécution, dont un certain
nombre ne seront purement et simplement jamais exécutées.
Les peines prononcées par les
tribunaux ne sont presque jamais celles qui sont exécutées : du fait des
remises de peine automatiques – trois mois la première année, deux mois les
suivantes - , des remises de peines supplémentaires, des possibilités de
libération conditionnelle, il est tout à fait possible et courant qu’un
condamné soit libéré après avoir effectué seulement la moitié de la peine qui
lui avait été infligée par le tribunal, voire moins. Ainsi, la durée moyenne
que passe en prison un condamné à « perpétuité » est de vingt ans.
Par ailleurs, la France a adhéré
à la Convention Européenne des Droits de l’Homme, et la jurisprudence de la
cour de Strasbourg interdit désormais toute perpétuité réelle, ainsi que les
fouilles systématiques et aléatoires en prison. Sans même parler des
limitations drastiques imposées aux autorités pénitentiaires qui désireraient
punir un détenu qui aurait contrevenu aux règles de la vie carcérale. Dans ces
conditions, les directeurs de prison en sont trop souvent réduits à obtenir un
calme précaire dans leurs établissements en fermant les yeux sur les trafics en
tout genre, pourvu qu’ils ne dépassent pas un certain seuil.
Par ailleurs, les
« quartiers sensibles » se multiplient inexorablement sur le
territoire français, c’est-à-dire des pans de ville voire des villes entières
dans lesquels policiers et gendarmes craignent davantage de provoquer des
émeutes en faisant respecter la loi et l’ordre que de laisser prospérer la
délinquance. Que des milliers de personnes, dans tel ou tel endroit d’une
ville, vivent dans la peur constante des voyous qui tiennent le haut du pavé
parait plus acceptable à nos décideurs politiques et administratifs que la mort
d’un « jeune » qui aura résisté à la police lors d’une intervention.
Tout cela, et plus encore, dit
une seule et même chose : l’usage de la violence, même légitime, nous
répugne ; le châtiment, même mérité, nous fait horreur ; nous
préférons nous sentir « bons » que d’être justes, et nous identifions
la bonté avec une indulgence pratiquement illimitée et une compassion
pratiquement indiscriminée.
Tant que nous en serons là, nous
resterons des cibles faciles pour les terroristes, et les « quartiers
sensibles » continueront à servir d’incubateur et de refuge à ceux-ci.
Tant que nous en serons là, les terroristes n’auront pas grand-chose à craindre
de la justice française, pourvu seulement qu’ils se laissent capturer vivants.
Tant que nous en serons là, nos ennemis mépriseront à juste titre notre
faiblesse, et se sentiront assurés de leur victoire à terme.
Que devrait donc faire, très
concrètement, un gouvernement décidé à changer cet état de fait ?
Lancer immédiatement la
construction de 30 000 places de prison supplémentaires (Sachant que les
délais de construction des prisons « classiques » sont
malheureusement très longs, il faudra aussi faire preuve d’innovation en ce
domaine. Mais des solutions existent).
Supprimer l’aménagement initial
des courtes peines – c’est-à-dire les lois Perben et Dati.
Supprimer les remises de peines
automatiques.
Sortir de la Convention
Européenne des Droits de l’Homme.
Revoir l’échelle des peines,
notamment pour les faits liés au terrorisme, et augmenter les quantums.
Instaurer une perpétuité réelle
et rétablir la peine de mort pour les crimes les plus graves.
Modifier les règles encadrant
l’utilisation de leurs armes par les forces de l’ordre et, surtout, modifier
les consignes qui sont données à celles-ci. La priorité ne sera plus d’éviter
les « incidents » ou les « bavures » mais de restaurer la
loi et l’ordre sur l’ensemble du territoire français, quel qu’en soit le prix.
On pourrait ajouter bien d’autres
choses, au premier rang desquelles :
Libéraliser le port d’armes pour
les citoyens ordinaires.
Rétablir des peines planchers
pour certains types de récidivistes.
Interdire les syndicats dans la
magistrature.
Recruter les juges en dehors de
l’ENM.
Etc, etc.
Mais les sept mesures listées
précédemment seraient déjà un très grand pas dans la bonne direction et, à part
peut-être le rétablissement de la peine de mort, aucune n’est hors de portée
politiquement, juridiquement, et psychologiquement.
Des élections approchent.
Souvenez-vous de ces points lorsque les candidats se présenteront à vous. Et
surtout souvenez-vous de ceci : la première mesure que devrait prendre un
gouvernement réellement désireux d’assurer notre sécurité serait de lancer
immédiatement un très vaste programme de construction de places de prison. Tant
que cela ne sera pas réalisé, tout le reste ne sera que paroles en l’air.
Bonjour Aristide,
RépondreSupprimerRavi de vous lire comme à chaque fois. Votre blog est un des seuls de la réacosphère que j'ai gardé dans mes "favoris" et en RSS.
Quelques remarques sur cet article:
1/ Protéger les citoyens c'est d'abord lutter contre l'hétérogénéité ethno-culturelle et pousser à la remigration ; le Grand Remplacement se poursuivra nonobstant une lutte efficace contre la délinquance.
Attention: les conséquences légales sont d'une gravité exceptionnelle et, si vous me le permettez, j'en parle dans cet article http://severedegournay.blogspot.fr/2016/02/idees-claires-sur-lislam.html
2/ Appliquer vos propositions de mesures suppose d'avoir le pouvoir. Il faut donc remonter plus haut dans la chaîne logistique. La question sera: Que faîtes-vous pour (nous faire) accéder au pouvoir?
3/ Sur le Grand Remplacement, avez-vous changé d'avis sur les modalités de traitement ?
Bien à vous,
Sévère.