Il y a presque deux ans de cela, j’avais trouvé dans The Claremont
Review of Books un long article de Christopher Caldwell, au sujet de la Russie
et de Poutine, qui m’avais semblé fort intéressant. J’avais hésité un moment à
la traduire, mais la longueur de l’article et le manque de temps m’avaient
découragé. Et puis, il y a peu, je suis tombé sur l’article ci-dessous, qui est
une sorte de résumé du premier. Cette fois, n’écoutant que mon courage, je l’ai
traduit pour vous. Il n’est pas vraiment nécessaire de me remercier, mais si
vous y tenez beaucoup…
Comment penser au sujet de Vladimir Poutine
Christopher Caldwell, Imprimis, March 2017, vol 46, n°3
Vladimir Poutine est un puissant
symbole idéologique et un révélateur idéologique hautement efficace. Il est un
héros pour les populistes conservateurs partout dans le monde, et il est anathème
pour les progressistes. Je ne veux pas le comparer à notre propre président,
mais si vous en savez suffisamment à propos de ce que tel Américain pense de Poutine,
vous êtes probablement capable de dire ce qu’il pense de Donald Trump.
Laissez-moi souligner dès le
début que ceci ne sera pas une conférence sur ce qu’il faut penser de Poutine, vous êtes tous capables de vous
faire votre propre idée à ce sujet, mais plutôt sur comment penser à propos de Poutine. Et sur ce point, il faut se
rappeler une vérité élémentaire, bien que souvent oubliée. Nos gouvernants
mondialistes peuvent bien avoir dénigré la souveraineté depuis la fin de la
guerre froide, cela ne signifie pas qu’elle ait cessé un seul instant d’être le
sujet primordial de la politique.
Vladimir Vladimirovitch n’est pas
le président d’une ONG féministe. Il n’est pas un activiste pour les droits des
transgenres. Il n’est pas un médiateur appointé par les Nations Unies pour
préparer et dispenser des présentations Power Point au sujet de l’énergie
verte. Il est le dirigeant élu de la Russie – un pays rude, relativement pauvre
et militairement puissant qui dans les dernières années a fréquemment été
humilié, volé, et trompé. Sa tâche a été de protéger les prérogatives et la
souveraineté de son pays dans un système international qui cherche à éroder la
souveraineté de manière générale, et considère la souveraineté russe en
particulier comme une menace.
Selon les critères américains,
Poutine n’a montré au mieux qu’un respect sporadique pour le processus
démocratique. Il a réprimé des manifestations pacifiques. Des opposants
politiques ont été arrêtés et emprisonnés tout au long de son règne. Certains
ont même été assassinés : Anna Politovskaïa, la journaliste militante qui
a couvert le conflit tchétchène, abattue dans son appartement à Moscou en 2006 ;
Alexandre Litvinenko, l’espion empoisonné au polonium 210 à Londres quelques
mois plus tard ; l’activiste Boris Nemtsov, abattu sur un pont à Moscou
début 2015. Bien que les preuves reliant ces assassinats à l’entourage de
Poutine soient indirectes, elles méritent d’être examinées.
Cependant, si nous devions faire
usage de critères traditionnels pour
juger des gouvernants, des critères qui incluent la défense des frontières et la
prospérité nationale, Poutine serait considéré comme l’homme d’Etat prééminent
de notre époque. Sur la scène mondiale, qui donc peut se mesurer à lui ?
Seulement le turc Recep Tayyip Erdogan.
Lorsque Poutine s’est emparé du
pouvoir au cours de l’hiver 1999-2000, son pays était sans défense. Il était en
faillite. Il était dépecé par ses nouvelles élites cleptocrates, de connivence
avec ses anciens rivaux impériaux, les Américains. Poutine a mis un terme à
cela. Dans la première décennie de ce siècle, il a fait ce que Kemal Atatürk a fait
en Turquie dans les années 1920. A partir d’un empire en voie d’effondrement,
il a restauré un Etat-nation, et lui a donné une cohérence et un but. Il a mis
au pas les ploutocrates de son pays. Il lui a redonné sa puissance militaire.
Et il a refusé, avec une rhétorique de plus en plus abrupte, d’accepter pour la
Russie le rôle subordonné dans un système mondial dirigé par les Américains que
lui dessinaient les politiciens et les hommes d’affaire étrangers . Ceux qui
votent pour lui estiment qu’il a sauvé son pays.
Pourquoi les intellectuels
américains sont-ils de tels idéologues lorsqu’ils parlent du « système
international » ? Probablement parce que les intellectuels américains
ont inventé ce système, et parce qu’ils sont persuadés qu’il ne pourra jamais
exister de raison historique légitime pour laquelle un homme politique se
dresserait contre ce système. Ils ont nié l’existence d’une telle raison
lorsque Rodrigo Duterte est arrivé au pouvoir aux Philippines. Ils font de même
avec Donald Trump. Et ils l’ont fait avec Poutine. Ils supposent qu’il s’est
élevé des rangs du KGB à seule fin d’incarner un mal que nos vertueux
gouvernants pourraient éradiquer.
Poutine n’a pas surgi de nulle
part. Les Russes ne se contentent pas de le tolérer, ils le vénèrent. Vous
pouvez mieux comprendre pourquoi il a régné depuis dix-sept ans si vous vous
rappelez que, dans les quelques années qui ont suivi la chute du communisme,
l’espérance de vie moyenne en Russie était tombée en dessous de celle du
Bangladesh. C’est une déchéance qui doit être attribuée à Boris Eltsine.
L’opportunisme intrépide de Eltsine a fait de lui un adversaire indispensable
du communisme, à la fin des années 1980. Mais cela a aussi fait de lui un
mauvais père fondateur pour un Etat moderne. Alexandre Soljenitsyne, dont les
écrits au sujet du communisme lui donnent quelques titres à être considéré
comme le plus grand homme du 20ème siècle, estimait que les
gouvernants post-communistes avaient rendu l’état du pays pire encore. En l’an
2000, Soljenitsyne écrivait : « Le
résultat de l’ère Eltsine est que tous les secteurs fondamentaux de notre vie
politique, économique, culturelle et morale ont été détruits et pillés.
Allons-nous continuer à piller et détruire la Russie jusqu’à ce que plus rien ne
subsiste ? » Cette année-là Poutine est arrivé au pouvoir. Il était
la réponse à la question posée par Soljenitsyne.
Poutine fit deux choses qui lui
gagnèrent la loyauté de Soljenitsyne et de bien d’autres Russes : il a mis
au pas les milliardaires qui pillaient le pays, et il a redonné un statut
international à la Russie. Examinons-les tour à tour.
La Russie conserve des éléments
kleptocratiques, basés sur un contrôle oligarchique des ressources naturelles.
Mais nous devons nous souvenir que Poutine a hérité de cette kleptocratie. Il
ne l’a pas créé. Le transfert des ressources naturelles de la Russie aux mains
de communistes liés au KGB, qui se prétendaient des hommes d’affaires, a été un
moment tragique pour la Russie. Ce fut aussi un moment honteux pour l’Occident.
Les politologues occidentaux fournirent au vol une couverture idéologique, en
le présentant comme une « transition vers le capitalisme ». Les
entreprises occidentales, y compris les banques, fournirent les capitaux.
Laissez-moi insister sur ce
point. Les oligarques qui transformèrent la Russie en une ploutocratie armée en
l’espace d’une demi-décennie après la chute du communisme, en 1991,
prétendaient être des capitalistes. Mais ils étaient pour la plupart des hommes
qui avaient été formés à être la prochaine génération de la nomenklatura
communiste – des gens comme Boris Bérézovsky, Vladimir Goussinsky et Mikhail
Khodorkovsky. Ils étaient ceux qui connaissaient la nature et l’étendu des
avoirs de l’Etat, et ils contrôlaient les programmes de privatisation. Ils
avaient accès aux financements occidentaux, et ils étaient prêts à user de la
violence et de l’intimidation. Ils s’emparèrent donc du pouvoir, exactement
comme ils avaient prévu de le faire à l’époque, lorsqu’ils étaient à l’école
des cadres du parti communiste, mais désormais en tant que propriétaires, et
non en tant que bureaucrates. Dans la mesure où, à l’époque communiste, l’Etat
possédait tout, cela représentait un gain pour le moins substantiel. Le règne
de Eltsine fut bâti sur les fortunes de ces milliardaires, et vice-versa.
Khodorkovsky est récemment devenu
le symbole des abus de pouvoir de Poutine, parce que Poutine l’a fait condamner
à dix ans de prison. Le procès de Khodorkovsky ne correspondait certainement
pas aux critères occidentaux. Mais la privatisation orchestrée par Khodorkovsky
était parmi les plus obscènes de toutes. Dans sa récente biographie de Poutine,
Steven Lee Myers, l’ancien correspondant du New-York Times à Moscou, a calculé
que Khodorkovsky et ses associés avaient payé 150 millions de dollars dans les
années 1990 pour acquérir l’unité de production principale de la compagnie
pétrolière Yukos, qui fut ensuite évaluée à environ 20 milliards de dollars en
2004. En d’autres termes, ils ont acquis une partie de la ressource essentielle
de la Russie – son pétrole – pour moins de 1% de sa valeur. Poutine a fini par
nommer ces gens « les milliardaires d’Etat ». Il considérait que ces
hommes pillaient la Russie, et il s’est efforcé de rendre au pays ce qui lui
avait été volé. Il a également compris que la Russie avait besoin de reprendre
le contrôle de ses vastes réserves de gaz et de pétrole, desquelles dépendaient
la plupart des pays européens, car elles étaient le seul levier géopolitique
qu’il lui restait.
L’autre chose que fit Poutine fut
de restaurer le statut international de la Russie. Il arriva au pouvoir une
décennie après que son pays ait subi en Afghanistan une défaite comparable à
celle du Vietnam. A la suite de cette défaite, la Russie avait été incapable de
mettre fin à un soulèvement islamiste sanglant en Tchétchénie. Et pire que
tout, elle avait été humiliée par les Etats-Unis et l’OTAN au cours de la
guerre de Serbie en 1999, lorsque l’administration Clinton avait soutenu un
mouvement d’indépendance nationaliste et islamiste au Kosovo. Ce fut la
dernière guerre pendant laquelle les Etats-Unis combattirent aux côtés
d’Oussama Ben Laden, et les Etats-Unis utilisèrent cette occasion pour montrer
à la Russie la place très modeste qui était la sienne dans l’ordre
international, en la traitant comme une nuisance et une arrière-pensée. Poutine
devint président un an après que Eltsine ait été amené à consentir au
démembrement de l’allié de la Russie, la Serbie, et en entrant en fonction
Poutine déclara : « nous ne tolèrerons aucune humiliation infligée à
l’orgueil national des Russes, ou aucune menace envers l’intégrité territoriale
du pays. »
La dégradation de la position
internationale de la Russie représentée par la guerre de Serbie est ce à quoi
Poutine faisait allusion dans sa déclaration fameuse selon laquelle
l’effondrement de l’URSS avait été « la plus grande catastrophe
géopolitique de ce siècle ». Cette affirmation est souvent mal comprise ou
présentée sous un faux jour : elle ne signifiait nullement qu’il avait un
quelconque désir de revenir au communisme. Mais lorsque Poutine a affirmé qu’il
restaurerait la force de la Russie, il était sérieux. Il a refoulé les armées
islamistes en Tchétchénie et au Dagestan et a adopté une ligne dure envers le
terrorisme – y compris la décision de ne pas négocier avec les preneurs
d’otages, même en secret.
Il y a un thème qui revient
constamment dans la politique étrangère de la Russie, comme il l’a fait durant
la plus grande partie de son histoire. Aucun autre pays, à l’exception
d’Israël, n’a une frontière plus dangereuse avec le monde musulman. On pourrait
penser que ce fait serait le prisme principal à travers lequel interpréter la
conduite des Russes – un bon point de départ pour l’Occident afin d’essayer
d’expliquer le comportement de la Russie qui, au premier abord, ne semble pas
avoir de motivation évidente. Cependant, les protestations contre Poutine en
Occident ne se sont absolument pas focalisées là-dessus. Elles ne se sont pas
focalisées sur l’intervention de la Russie contre ISIS dans la guerre en Syrie,
ou même sur le fait que la Russie ait donné asile à Edward Snowden, le fugitif
qui a rendu public les informations secrètes des services de renseignement
américains.
Les deux épisodes d’indignation
concertée au sujet de Poutine parmi les progressistes occidentaux ont porté sur
des questions insignifiantes pour le reste du monde, mais vitales au monde du
progressisme. Le premier épisode se produisit en 2014 lorsque les jeux
olympiques d’hiver, qui devaient avoir lieu à Sotchi, fournirent une occasion
d’infliger à la Russie des dégâts économiques. La plupart des dirigeants
mondiaux assistèrent bien volontiers aux jeux, depuis Mark Rutte (Pays-Bas) à
Enrico Letta (Italie), Xi Jinping (Chine) et Shinzo Abe (Japon). Mais trois
dirigeants – David Cameron, pour la Grande-Bretagne, François Hollande, pour la
France, et Barack Obama, pour les Etats-Unis – ont provoqué l’ire des
progressistes de leurs pays respectifs à propos d’une série de questions intérieures. Tout d’abord il y avait
Khodorkovsky, le magnat du pétrole emprisonné ; Poutine le relâcha avant
que les jeux olympiques ne commencent. Puis il y avait les jeunes femmes qui
s’appelaient elles-mêmes les Pussy Riot, des « artistes » qui avaient
été condamnées à de la prison pour avoir violé les lois russes contre le
blasphème après qu’elles aient perturbé un office religieux en chantant des
chansons obscènes au sujet de Dieu (les télévisions occidentales n’en ont
presque jamais montré les traductions) ; Poutine les relâcha également
avant les jeux. Enfin il y avait l’article russe 6.21, qui dans la presse
américaine était décrit de manière étrange comme une loi contre « la
soi-disant propagande homosexuelle ». Une traduction plus exacte de ce que
cette loi interdit serait la promotion « des relations sexuelles non
traditionnelles avec les enfants. » Maintenant, certains Américains
pourraient souhaiter que la Russie prenne la religion ou l’homosexualité moins
au sérieux tout en étant néanmoins frappés par le caractère très local de ces
questions. Il y a quelque chose d’immodéré dans le fait de les transformer en
incidents diplomatiques et de proférer toutes sortes de menaces à cause
d’elles.
La seconde campagne contre Poutine
a été la tentative, de la part de l’administration Obama sortante, de jeter le
doute sur la légitimité de l’élection présidentielle de novembre dernier en
sous-entendant que le gouvernement russe l’avait, d’une manière ou d’une autre
« piraté ». Il s’agit là d’un épisode extraordinaire dans l’histoire
de la fabrication de l’opinion. Je ne prétendrais certes pas posséder une
quelconque compétence indépendante en matière de cyber-espionnage. Mais
n’importe qui ayant lu la documentation publique sur laquelle repose cette
accusation n’aura trouvé que des spéculations, des arguments d’autorité, et des
tentatives de remplacer la logique par la répétition.
A la mi-décembre, le New-York
Times a publié un article intitulé « Comment Moscou a pointé une arme
parfaite sur l’élection américaine ». La plupart des affirmations
contenues dans cet article provenaient de sources anonymes au sein du
gouvernement et d’employés de Crowdstrike, la firme de cyber-sécurité employée
par les Démocrates pour examiner un ordinateur piraté lors du Democratic
National Comitee. Ils citent ceux qui travaillaient au sein du comité secret
anti-piratage du DNC, y compris la présidente du parti, Debbie Wasserman
Schultz, et l’avocat du parti, Michael Sussmann. Par la suite, un rapport du
National Intelligence Council que le gouvernement rendit public en janvier
révéla le cœur de l’affaire : plus de la moitié du rapport était consacrée
à des plaintes au sujet de la partialité de RT, le réseau international de
télévision du gouvernement russe.
Une fois encore, nous ne savons
pas ce que savent les agences de renseignement. Mais il n’existe aucune preuve
publique justifiant le fait que le sénateur de l’Arizona John McCain ait nommé
ce que les Russes avaient fait « un acte de guerre ». S’il y en avait,
la discussion au sujet de ces preuves aurait continué sous l’administration
Trump, au lieu de simplement s’évaporer une fois celle-ci devenue inutile comme
instrument politique.
Il y a eu deux autres scandales
imaginaires au sujet de Poutine, qui se sont avérés n’avoir aucun fondement. En
novembre, le Washington Post a publié une liste noire d’organes de presse ayant
publié des « fausses nouvelles » au service de Poutine, mais la liste
s’est révélée avoir été compilée essentiellement par un groupe d’activistes
politiques louche, nommé PropOrNot, qui avait placé certains médias sur la
liste pour la seule raison que les opinions de ces derniers coïncidaient avec
celles de RT sur tel ou tel sujet. Puis, au mois de décembre, l’administration
Obama a affirmé avoir trouvé dans le réseau électrique du Vermont un code
informatique russe, qu’elle nomma de manière fort mélodramatique « le
grizzly des steppes ». Mais c’était une erreur. Le soi-disant code russe
pouvait être acheté sur le marché, et, selon un journaliste, il avait été
découvert sur « un seul ordinateur portable, non connecté au réseau
électrique ».
Les Démocrates se sont donnés
énormément de mal pour discréditer Poutine. Pourquoi ? Il existe
réellement quelque chose comme un Zeitgeist,
l’esprit d’une époque. Un sujet particulier deviendra un objet de passion pour
le tout le genre humain, et certains hommes en deviendront le symbole. Il y a
un demi-siècle, par exemple, le Zeitgeist
portait sur la décolonisation. Pensez à Martin Luther King, allant vers la
Norvège pour recevoir son prix Nobel, et s’arrêtant à Londres pour faire un
discours au sujet de l’apartheid sud-africain. Qu’est-ce que cela avait à voir
avec lui ? En pratique, rien. Symboliquement, tout. C’était une occasion
de s’exprimer au sujet de la question morale du moment.
Nous avons un Zeitgeist différent aujourd’hui. De nos
jours, ce sont la souveraineté et l’auto-détermination qui sont les passions
dominantes en Occident. La cause de cela a beaucoup à voir avec la manière dont
la guerre froide entre les Etats-Unis et la Russie s’est terminée. Dans les
années 80 les deux pays étaient des grandes puissances, il est vrai ; mais
en même temps ils étaient entravés. Les alliances qu’ils dirigeaient étaient
conflictuelles. Après la chute du mur de Berlin, leur destin a divergé. Les
Etats-Unis se sont vu offrir la chance de fixer les règles du système mondial,
ce qu’ils acceptèrent avec enthousiasme. La Russie se vit offrir le rôle de
celui qui se soumet au dit système.
A quel point ces rôles sont
irréconciliables peut être mesuré en examinant le conflit de la Russie avec
l’Ukraine, il y a deux ans. Selon la version américaine officielle, la Russie a
envahi son voisin après qu’une glorieuse révolution ait renversé une
ploutocratie. La Russie a ensuite annexé les bases navales ukrainiennes en
Crimée. Selon la version Russe, le gouvernement ukrainien démocratiquement élu
a été renversé par une insurrection armée soutenue par les Etats-Unis. Pour
empêcher une OTAN hostile d’installer ses propres bases navales sur la mer
noire, la Russie devait s’emparer de
la Crimée, qui de toute manière est historiquement un territoire russe. Ces
deux manières de décrire les évènements sont parfaitement correctes. Simplement
un même mot peut signifier une chose différente pour les Américains et pour les
Russes. Par exemple, nous disons que les Russes ne croient pas en la
démocratie. Mais comme l’a fait remarquer le grand historien et journaliste
Walter Laqueur : « La plupart des Russes en sont venus à penser que
la démocratie est ce que leur pays a connu entre 1990 et 2000, et ils n’en
veulent plus. »
Le point sur lequel je voudrais
conclure est le suivant : nous n’arriverons à rien si nous présupposons
que Poutine voit le monde de la même manière que nous. L’un des penseurs les
plus indépendants au sujet de la Russie aujourd’hui est le reaganien Dana
Rohrabacher, qui est un des représentants de la Californie au Congrès. Je me
rappelle l’avoir vu se faire réprimander lors d’un dîner à Washington, il y a
quelques années. Un autre invité lui disait qu’il devrait avoir honte, parce
que Reagan se serait opposé à Poutine au nom de l’idéal des droits de l’Homme.
Rohrabacher n’était pas d’accord. Le don qu’avait Reagan au sujet des affaires
étrangères, disait-il, n’était pas son idéalisme. C’était sa capacité à fixer
des priorités, à voir quelle était la plus grande menace. Aujourd’hui la plus
grande menace pour les Etats-Unis n’est pas Vladimir Poutine.
Mais alors pourquoi les gens
pensent-ils autant à Poutine ? Parce qu’il est devenu un symbole de
l’auto-détermination nationale. Les populistes conservateurs le voient de la
même manière que les progressistes, autrefois, voyaient Fidel Castro, comme la
seule personne qui déclare qu’elle ne se soumettra pas au monde qui l’entoure.
Vous n’aviez pas besoin d’être un communiste pour apprécier la manière dont
Castro, quels que soient par ailleurs ses excès, parvenait à conquérir un
espace d’autonomie pour son pays.
De la même manière, la conduite
de Poutine ne peut manquer de lui attirer de la sympathie même de la part de
certains ennemis de la Russie, de la part de ceux qui estiment que le système
international les défavorise. De manière générale, si vous appréciez ce
système, vous allez considérer Vladimir Poutine comme une menace. Si vous ne
l’appréciez pas, vous éprouverez une certaine sympathie pour lui. Poutine est
devenu un symbole de la souveraineté nationale dans son combat contre le
globalisme. Il se trouve que cette bataille est la grande bataille de notre
temps. Et comme l’a montré notre dernière élection, cela vaut également chez
nous.
Et bien Merci quand même !
RépondreSupprimerCela dit, comprendre la situation de Poutine ne m'empêchera pas de me méfier de lui.
Article critique de Poutine pour ceux que ça intéresse :
http://www.historionomie.com/archives/2015/02/11/31508940.html
Merci pour cette traduction.
RépondreSupprimerLes vues de M. Caldwell ne sont pas sans rappeler celles de Yannick Jaffré: https://www.youtube.com/watch?v=N0VoiEbot2Y
Merci, merci, archimerci, ô Toi, puits de science inégalé ! incomparable luminaire céleste !
RépondreSupprimer(Les remerciements, c'est fait : je peux remonter lire l'article l'âme sereine…)
Vous auriez pu parler aussi de mon intelligence prodigieuse et de ma beauté éblouissante. Avec tout le mal que je me donne, je vous trouve un peu ingrat...
SupprimerQue voulez-vous : je suis trop pudique…
SupprimerMerci pour cette traduction.
RépondreSupprimerCet article est très intéressant, et m'aide, je dois l'avouer, à remettre mes propres idées en place: ce que je ne faisais que "sentir" est exprimé clairement.
Nice job !
RépondreSupprimerToujours aussi fin, ce Caldwell. Merci pour la traduction !
RépondreSupprimerExcellent article, merci de nous l'avoir traduit.
RépondreSupprimerVive Poutine !
Je tiens tout d'abord à préciser que j'aime beaucoup ce blog et que je félicite l'auteur qui écrit/traduit des textes très intéressants mais pour le coup, je suis en désaccord.
RépondreSupprimer"une conférence sur ce qu’il faut penser de Poutine" pourtant ce texte est bien cela. Désolé mais quand il on lit le reste du texte, il parait clair que l'auteur n'essaie pas seulement de dire comment penser mais ce qu'il faut penser. La manière dont il présente les choses est clairement très en faveur Poutine. Si on accepte ce que dit l'auteur, on ne peut être qu'un partisan de Poutine.
Poutine n'a pas sorti la Russie de la crise économique c'est Ievgueni Primakov (qui était méfiant envers l'occident) qui l'a fait. Poutine est surtout arrivé au pouvoir au bon moment. La Russie a une économie dépendant des ressources naturelles. Or, Poutine a eu la chance d'arriver au pouvoir quand les prix des ressources naturelles ont augmentés (ce qui a forcément amélioré le niveau de vie des russes mais cela ne veut pas dire que Poutine est le responsable). Objectivement, la seule grande réforme économique faite par Poutine qui a vraiment amélioré l'économie russe c'est la flat tax (réforme dont ne voulait pas le FMI qui a été obligé de reconnaitre les effets positifs de la flat tax). Le problème c'est que même si officiellement c'est toujours le régime en vigueur, les prélèvements d’exception se sont multipliés au fil des années, avec des taux variables et progressifs ce qui revient à supprimer la flat tax.
Poutine aurait dû utiliser l'opportunité qu'il avait (bonne situation économique) quand il est arrivé au pouvoir pour faire les réformes nécessaires pour permettre un vrai développement de la Russie. Il fallait diversifier l'économie russe pour réduire la dépendance envers les ressources naturelles.
Le principal problème de la Russie c'est le manque d'état de droit. Un excellent livre Why Nations Fail: The Origins of Power, Prosperity, and Poverty explique pourquoi certains pays sont riches et d'autres pauvres. La conclusion c'est que cela dépent surtout des institutions publiques. L'état de droit permet la protection de la propriété privée. Et c'est là le grand maux de la Russie il n'y a pas de système de protection de la propriété privée.
Stiglitz un gauchiste a lui même reconnu l'échec de la russie des années 90 venait de l'absence de système de protection de la propriété privée qui a fait que les privatisations ont consisté en un vaste pillage. Un pays ne peut pas se développer durablement sans protéger efficacement la propriété privée et ce n'est toujours pas le cas en Russie. C'est bien malheureux. Oui Poutine a viré les oligarques des années 90 le problème c'est qu'il les a remplacé par d'autres oligarques (ses proches). Depuis qu'il est au pouvoir ses proches sont devenus milliardaires. Alors on peut le féliciter d'avoir purger les oligarques seulement ils les a viré juste pour pouvoir les remplacer par d'autres je vois mal où est l'avancée. La Russie de Poutine est tout aussi ploutocrate que la Russie d'Elstine seuls changent les noms des oligarques (leur style a changé. Les nouveaux sont bien plus discrets moins flamboyants) mais le système reste le même.
Pour la Tchétchénie, ce que Poutine a fait c'est confier cette république à un chef de guerre, Ramzan Kadyrov qui fait ce qu'il veut en Tchétchénie en échange d'énormes sommes d'argent. Celui qui contrôle dans les faits la Tchétchénie c'est Ramzan Kadyrov pas Poutine. ALors oui Ramzan Kadyrov n'hésite pas une occasion pour se dire loyal de Poutine mais le jour où il ne recevra plus son argent je doute qu'il reste loyal. Ramzan Kadyrov est un islamiste qui est en train d'islamiser la Tchétchénie. Poutine combat tellement les islamistes en Tchétchénie que celui qui la contrôle c'est un islamiste.
Il est important de comprendre qu'en Russie, il n'y a pas comme en Occident une distinction claire entre ce qui est public et ce qui est privé. En Russie cette distinction n'existe pas. Un haut fonctionnaire russe considère que l'administration qu'il dirige comme lui appartenant personnellement. Il n'hésitera pas à utiliser les ressources de son administration à ses fins personnels. Inversement certaines organisations/sociétés officiellement privés sont intiment liés à l'état russe à tel point qu'il est difficile de les considérer comme vraiment privé. C'est par exemple le cas de l'église orthodoxe russe ou de la mafia russe.
RépondreSupprimerSur la politique étrangère, c'est extrêmement amusant. Sous couvert de défendre la souveraineté russe, Poutine défends surtout l'impérialisme russe. Le problème n'est pas tant la volonté de Poutine de défendre la souveraineté russe que ces tendances impérialistes. Poutine est très attaché à la souveraineté russe par contre il est beaucoup moins attaché à la souveraineté nationale des autres pays (en particulier de ces voisins). Ce qui inquiète les pays de l'europe de l'est ce n'est nullement la souveraineté russe mais l'impérialisme russe. Il est étonnant de voir les prorusses tant critiquer l'impérialisme américain mais justifier en toute occasion l'impérialisme russe. Le deux poids deux mesures est assez amusant.
Petit rappel historique: ceux qui à l'époque ont voulu le démantèlement de l'urss c'est les nationalistes russes. L'idée était de donner l'indépendance aux autres républiques soviétiques comme cela la Russie ne devait plus payer pour eux. L'idée était que la Russie s'occupe de ses propres problèmes et pas des problèmes des autres républiques. Et aujourd'hui, ces mêmes nationalistes regrettent le démantèlement de l'urss et rejettent la faute de la destruction de l'urss sur autrui (usa,...). C'est assez pitoyable comment ils réécrivent l'histoire. La soi disante humiliation de la Russie est surtout une réécriture de l'histoire et une manière de prendre un bouc émissaire (qui est la puissance étrangère). L'URSS s'est effrondrée car leur système était intenable. Cet effondrement a conduit à une grave crise où la Russie était dans l'incapacité d'assurer une stature de puissance internationale. Les américains ne sont pas responsables de cela.
"Ces deux manières de décrire les évènements sont parfaitement correctes" absolument faux. Il faut arrêter avec le relativisme. Il n'existe qu'une seule vérité. Le gouvernement ukrainien est revenu sur ses promesses ce qui a conduit à des manifestations. L'extrême violence de la répression des manifestations a conduit vers une "révolution" (même si le mot est un peu fort je trouve). Alors oui bien sûr, la CIA a soutenu les mouvements contestataires mais ils ne sont pas à l'origine et même sans eux cela aurait réussi. De plus, il y a eu de nouvelles élections en Ukraine. C'est pas comme si le gouvernement actuel n'avait pas été élu. La Russie a ni plus ni moins qu'agresser militairement l'Ukraine. Si l'Ukraine veut faire parti de l'OTAN aujourd'hui c'est justement parce que la Russie l'agresse. C'est pas l'inverse. La Russie reprends le même discours d'Hitler avec le fameux espace vital. C'est pathétique. La vérité c'est que la Russie refuse le droit à ses anciennes républiques d'être indépendantes et d'avoir leur souveraineté. Après l'idée qu'ils font cela pour se protéger c'est tellement pitoyable comme argument.
Contrairement à la propagande russe, Bush n'a jamais promis à Gorbatchev que l'OTAN n'allait pas s'élargir à l'est. Même Gorbatchev lui même le reconnait: la question d'un élargissement de l'otan n'a pas été discutée à l'époque.
Les habitants historiques de Crimée les Tatars sont aujourd'hui discriminés beaucoup ont dû fuir.
Contrairement à la propagande, la Russie n'a pas été humilié. Le problème c'est son complexe de supériorité. http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/1468-2346.12752/full/
SupprimerLes deux ne me paraissent pas contradictoire. Au contraire même.
Supprimer"sa capacité à fixer des priorités, à voir quelle était la plus grande menace" La stratégie utilisé par Reagan de l'ennemi de l'ennemi est mon ami est justement ce que l'on lui reproche notamment en Afghanistan où il y a soutenu la résistance afghane contre les soviétiques (alors qu'une partie de cette résistance est devenu les talibans). Comme quoi cette stratégie (de l'ennemi de l'ennemi est mon ami) n'est pas toujours une bonne idée. La Russie n'est pas la plus grande menace pour les USA cela ne veut pas dire que c'est un allié ou que ce n'est pas une menace. Dire la Russie est un ennemi des islamistes notre plus grand ennemi donc on doit s'allier n'est pas très intelligent. Déjà quand on sait que la Russie aujourd'hui en Afghanistan a des liens avec les talibans (c'est aussi le cas de la Chine). Difficile d'en faire un allié. Une bonne partie des dirigeants russes vouent une haine pour les USA qu'ils considèrent comme la plus grande menace pour la Russie.
RépondreSupprimer" Castro, quels que soient par ailleurs ses excès, parvenait à conquérir un espace d’autonomie pour son pays" Ce qui est plus un mythe qu'autre chose. Cuba sous Castro a jamais été autonome, ce pays a toujours été très indépendant d l'aide économique de pays "amis" (à savoir principalement l'URSS puis le Venezuela chaviste). Sans cette aide c'est l'effrondement du système cubain. Si Cuba a voulu se rapprocher des USA c'est pas pour rien c'est parce que les dirigeants ont vu la situation désastreuse du Venezuela et ont compris qu'ils pourraient plus continuer comme cela longtemps. Cuba était avant Castro l'un des pays les plus riches d'amérique latine aujourd'hui c'est l'un des plus pauvres. C'est très cher payé la soi disante souveraineté (qui n'est même pas réelle cuba a juste changer de maître). 20% de la population cubaine a quitté le pays pour fuir castro et s'installer aux USA.
Et ce qui est marrant avec Castro il critiquait l'impérialisme américain mais lui même pratiquait de l'impérialisme (en Afrique, au Chili, en Colombie,....).
"excès" façon pudique de dire les choses. Le régime castriste a assassiné plus de 73 000 personnes rien qu'entre 1959 et 1987 Source : https://www.hawaii.edu/powerkills/COM.ART.HTM
Les gens qui font de Poutine une idole conservatrice se trompe totalement. Poutine n'est pas conservateur, il utilise de manière opportuniste le conservatisme pour asseoir son pouvoir. Il apparaît clair que Poutine n'est pas un réel conservateur, il utilise juste le conservatisme pour son intérêt. Quand à l'alliance entre l'égilse orthodoxe russe et Poutine, il s'agit d'une alliance d'intérêt plus que d'une alliance idéologique. L'église orthodoxe russe s'allie à Poutine pour augmenter ses pouvoirs et Poutine pour asseoir son pouvoir. les deux parties sont gagnants et renforcent mutuellement leurs pouvoirs mais il n'y a pas d'alliance idéologique dans le sens où Poutine a toujours refusé de faire les réformes conservatrices voulues par l'église orthodoxe russe (que ce soit sur l'avortement ou sur l'enseignement de la religion au sein de l'enseignement public). Les réformes conservatrices faites par Poutine sont bien plus symboliques qu'autre chose, il n'a jamais faite de réelles réformes conservatrices. Si Poutine était un vrai conservateur, il aurait fait de réelles réformes conservatrices (par exemple en limitant l'avortement).
RépondreSupprimerLes gens de droite et d'extrême droite admirant Poutine se font une fausse image de lui s'ils connaissaient la vérité ils seraient forts décus. Par exemple, on pourrait parler de la politique migratoire de Poutine c'est une politique immigrationniste (envers les pays d'asie centrale). Il y a un régime sans visa avec les pays d'asie centrale (qui sont des pays musulmans). Après voir les gens d'extrême droite admirer Poutine je trouve cela assez drôle je doute qu'ils soient d'accord avec la politique migratoire de Poutine. D'ailleurs, Poutine a envoyé en prison certains membres de l'extrême droite russe. Rappelons que le Parti national-bolchévique (parti ultranationaliste russe) a été interdit en 2007.
(l'extrême droite russe c'est pas comme le FN c'est une extrême droite radicale. Je n'ai aucune sympathie pour ces gens et ils méritent d'être en prison mais la répression de ce mouvement montre quand même que Poutine est loin d'être proche de l'extrême droite sur des sujets comme l'immigration ou l'islam).
On peut aussi parler de l'islam. Lisez un discours de Poutine sur l'islam on croirait entendre un dirigeant occidental (l'islam est une religion de paix). Je doute sincèrement que les gens d'extrême droite admirant Poutine apprécient la politique (pro islam) qu'il mène. A noter que la Russie compte une très forte minorité musulmane (environ 15 %) c'est l'une des plus forte d'Europe. Si la minorité musulmane n'est pas encore arrivé au même point que la minorité musulmane de certains pays européens, depuis plusieurs années la minorité musulmane russe (enfin une partie d'entre elle) se radicale à tel point que dans l'avenir, il est clair que la minorité musulmane posera beaucoup de problèmes à la Russie.
Certains nationalistes russe comme Douguine considèrent même l'islam comme un allié dans la lutte contre l'occident. Ils ont une tel haine envers l'occident qu'ils préconisent une alliance avec l'islam pour combattre l'occident. Je trouve drôle de voir des gens d'extrême droite admirer de tels personnages.
La Russie est un pays où l'homosexualité est très mal vu. (Déjà en URSS l'homosexualité était considéré comme une maladie) mais cela ne fait pas de la Russie un pays conservateur. Et ce n'est pas parce que Poutine a fait une loi (qui comme rappeler dans cet article n'est pas une interdiction de l'homosexualité mais pour protéger les enfants. Ceci dit pour être honnête, il est clair que cette loi a été faite dans le but de stigmatiser les homosexuels) que cela en fait un conservateur. Le conservatisme ne peut être réduit à ne pas apprécier l'homosexualité. Pourtant c'est ce que font certains conservateurs en admirant poutine simplement parce qu'il a fait cette fameuse loi. C'est pitoyable. En faisant cela, ils font le jeu des progressistes qui caricaturent les conservateurs en les présentant comme homophobes.
RépondreSupprimerBeaucoup de conservateurs se trompent totalement sur la Russie. Si on peut considérer l'occident comme décadent (ce que je pense), la Russie est loin d'être un pays conservateur. En vérité, la Russie est tout aussi décadente que l'occident (par exemple le nombre d'enfants nés hors mariage en Russie est proche des indices européens et ce chiffre s'accroît). Le mode vie des russes n'est guère mieux que le mode de vie des occidentaux (et par certains aspects (notamment l'alcoolisme) il est même pire). Quand à la religion orthodoxe,certes, alors que les russes se disaient en majorité athées il y a 20 ans, aujourd'hui, ils se disent en majorité orthodoxes. Certains en voyant cela vantent le renouveau de la foi chrétienne en Russie mais il faut comprendre ce qui se cache derrière ses chiffres. Dans l'URSS, il y avait l'athéisme d'état. Un bon soviétique ne pouvait être qu'athée. En Russie actuelle, on considère que l'orthodoxie fait parti de l'identité russe. Un bon russe est orthodoxe. (Même si comme je l'ai dit il y a aussi une forte minorité musulmane en Russie). Beaucoup de russes se disant orthodoxes sont surtout attachés à l'orthodoxie comme faisant parti de leur identité mais cela ne veut pas dire qu'ils ont la foi. Il suffit d'interroger ceux qui se disent orthodoxes pour comprendre que beaucoup ont une très grande méconnaissance de la foi orthodoxe, de ce qu'est l'orthodoxie. D'ailleurs, beaucoup de gens se disant orthodoxes ne mettent quasiment pas voire pas du tout les pieds à l'église.
Un pays comme les USA compte une ferveur religieuse bien plus grande (même si elle est en déclin) qu'un pays comme la Russie.
Poutine est l'un des moins pire dirigeant que la Russie pourrait avoir. Ceux qui ici veulent tant que Poutine quitte le pouvoir oublie complètement la question de son successeur. Et pour moi, il est clair que le successeur de Poutine sera sans doute bien pire que lui. Il ne faut jamais oublié cela (qui aura t on à la place de Poutine) quand on dit que Poutine doit partir.
Ce qui est marrant c'est que si Poutine est devenu un héros de certains conservateurs c'est en grande partie à cause des médias occidentaux (dominés par les progressistes) et de la bien pensance progressiste. Ces médias et de manière plus générale les progressistes ont véhiculé une fausse image de Poutine certes qui à leurs yeux le faisaient passé pour pire que ce qu'il était (un réactionnaire xénophobe) mais qui aux yeux des conservateurs faisaient de Poutine quelqu'un de sympathique. Sauf que cette image était fausse. De plus, à force de tant critiquer Poutine, les progressistes ont rendus celui ci beaucoup plus sympathique aux yeux de certains conservateurs (un peu dans l'esprit de l'ennemi de mon ennemi est mon ami). Ce n'est pas parce que des gens que je n'aime pas (les progressistes, les médias,...) critique tant quelqu'un (que ce soit poutine ou Trump) que je dois admirer la personne qu'il critique. Moi même je suis conservateur pourtant je n'ai aucune sympathie pour Poutine et Trump qui ne sont pas des conservateurs.
Après, je reconnais volontiers que les médias, progressistes sont dans l'hystérie et que certaines critiques qu'ils font sont ridicules mais il est clair que l'on peut faire des critiques à Poutine et à Trump. Tout ce que dit un progressiste n'est pas faux (parfois il y a de la vérité). Il ne faut pas être sectaire (même si je n'apprécie guère les progressistes dont l'arrogance est insupportable).
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