Une fois n'est pas coutume, et sans doute pour la dernière fois, votre serviteur s'essaye à la critique littéraire. Ayez un peu d'indulgence pour celui qui n'est pas familier de cet exercice, et bonne lecture tout de même.
La dernière phrase de Soumission, « Je n’aurais rien à regretter », m’a immédiatement fait penser à la dernière phrase de L’éducation sentimentale, « C’est là ce que nous avons eu de meilleur. »
A première vue ce parallèle pourrait sembler trompeur, car
si la dernière phrase de L’éducation
sentimentale est à l’évidence un aveu d’échec, le constat de la distance
abyssale qui sépare ce que la nature humaine désire et ce que n’importe quelle
réalité sociale peut offrir, la dernière phrase du roman de Houellebecq semble
plutôt ouvrir la promesse d’une « deuxième vie, sans grand rapport avec la
précédente », et bien plus satisfaisante. Le narrateur n’aura
« rien » à regretter du monde qu’il laisse derrière lui, et qui est
celui de la civilisation occidentale pourrissante, un monde qui ne lui a apporté
aucune vraie satisfaction et qu’il quitte pour entrer dans ce qu’il perçoit
vaguement comme une sorte de paradis à sa mesure : un « paradis »
fait d’un statut social élevé, de femmes jeunes, soumises, et toujours
renouvelées, et de bons petits plats.
Mais nous pouvons remarquer que le narrateur,
« François », qui marche manifestement à côté de ses pompes durant
tout le roman et qui n’a jamais su être heureux, n’est peut-être pas une
autorité très fiable en matière de bonheur. Et que Michel Houellebecq partage
peut-être son point de vue ne change rien à l’affaire. Car il est tout à fait
clair que, pour entrer dans le paradis terrestre que parait lui offrir sa
conversion à l’islam, François devra acquitter un prix : il devra se
soumettre, comme l’indique le titre du roman. Il devra dire adieu à la raison
et à la liberté, l’islam étant la religion qui n’a de place ni pour l’une ni
pour l’autre. Que François n’ait jusque-là guère fait un bon usage de sa raison
et de sa liberté explique sans doute qu’il ait l’impression qu’il n’aura rien à
regretter, mais il est permis d’être en désaccord avec lui, à la fois dans
l’absolu et aussi sur la base du roman lui-même.
En fait, Soumission,
tout comme L’éducation sentimentale,
appartiennent bien au même genre littéraire, celui du Bildungsroman - bien que le narrateur de Soumission ne soit plus un jeune homme - et tous deux culminent
dans un semblable nihilisme. Un nihilisme peut-être plus profond chez
Houellebecq, car si l’art pour l’art demeure une possibilité chez Flaubert, un
exutoire pour la grande âme de l’artiste, il ne semble pas en aller de même
chez l’auteur de Soumission.
La psychologie qui sous-tend le roman de Houellebecq est
sommaire, caricaturale peut-être, mais forte : en l’absence de religion
seuls subsistent des individus atomisés, en proie à une immense solitude, qui « tournent
sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs dont
ils emplissent leurs âmes. » Ces plaisirs sont réellement très petits et
très vulgaires, puisqu’ils se résument à peu près à deux choses : le sexe
et la nourriture, les plaisirs les plus simplement matériels qui soient, en
apparence. Bien sûr, chez l’être humain, ces plaisirs peuvent devenir
immensément sophistiqués, et très cérébraux. L’être humain est le seul animal
qui ait inventé l’érotisme et la grande gastronomie. Mais dans Soumission sexe et nourriture ne sont
guère plus que cela : les « dons de Dieu » se résument à la
fellation et au poulet rôti, comme le suggère drôlement le narrateur. D’où
l’abondance, dans le roman, des notations sexuelles dépourvues de tout érotisme
et des notations culinaires réduites à leur plus simples expression, tel que
« délicieux. »
Une telle vie est évidemment sinistre, car si les plaisirs
les plus animaux sont les seuls qui aient une réalité, les seuls en lesquels
peuvent croire des hommes sans Dieu, les êtres humains, ou en tout cas certains
d’entre eux, continuent pourtant d’éprouver des élans sublimes, « le goût
de l’infini et l’amour de ce qui est immortel. » Le narrateur est bien
dans ce cas, qui recherche confusément une religion à laquelle se raccrocher,
même s’il ne le formule pas aussi clairement. Il n’est donc pas étonnant qu’il
manifeste peu de goût pour la vie, et exprime plusieurs fois une vague envie de
mourir.
Cette psychologie sommaire est aussi ce qui explique le
rapport que le narrateur entretient avec les femmes, et plus largement qui
explique le regard que Houellebecq porte sur les femmes. Dans une société
entièrement « matérialiste », où les êtres humains ne parviennent
plus à se passionner, mollement, que pour le sexe et la nourriture, le sort des
femmes est particulièrement peu enviable. D’une part car leur pouvoir de
séduction disparaît bien plus vite que celui des hommes («Je bénéficiai en
somme pleinement », remarque le narrateur quadragénaire, « de cette
inégalité de base qui veut que le vieillissement chez l’homme n’altère que très
lentement son potentiel érotique, alors que chez la femme l’effondrement se
produit avec une brutalité stupéfiante, en quelques années, parfois en quelques
mois »), et d’autre part car le sexe en tant que tel, séparé des
sentiments amoureux, est bien moins satisfaisant pour elles que pour les
hommes. On ne sait combien de vies de femmes la négation de ces évidences, au
nom de la « libération sexuelle » et de « l’égalité des sexes »,
a pu briser, mais le nombre doit à l’évidence être très élevé.
Cette malédiction de la condition féminine dans l’Occident
finissant est symbolisée par les rencontres du narrateur avec deux femmes de
son âge, Aurélie et Sandra : « Quand au présent, il était évident
qu’Aurélie n’avait nullement réussi à s’engager dans une relation conjugale,
que les aventures occasionnelles lui causaient un dégoût croissant que sa vie
sentimentale en résumé s’acheminait vers un désastre irrémédiable et
complet. » Pour autant le narrateur, et sans doute l’auteur lui-même,
parait n’éprouver que peu de compassion pour la gent féminine dont il décrit le
malheur aussi crûment. Probablement car il estime que les femmes – via le
féminisme - sont les premières responsables de cette situation désastreuse, et
aussi sans doute car les hommes payent également un tribut très élevé au
féminisme. Le narrateur lui-même, qui rêve du retour du « patriarcat »
tout en étant à peu près dépourvu des qualités viriles que l’on serait en droit
d’attendre d’un père et d’un chef de famille, n’est-il pas une parfaite
illustration de ce désarroi psychologique profond qui frappe le mâle occidental
moyen ?
Le narrateur est un intellectuel professionnel,
théoriquement payé par les pouvoirs publics pour réfléchir et transmettre son
savoir. Bref, c’est un universitaire. Mais, en l’absence de recherche de la
vérité, et en définitive de poursuite de la sagesse, la vie intellectuelle
apparait rapidement comme dépourvue de sens, et de satisfactions qui lui soient
propres ; car les petits plaisirs d’amour-propre qu’un universitaire peut
retirer de son activité, par exemple publier dans une revue ou une édition
prestigieuse (« La pléiade »), ne peuvent pas, en toute rigueur, être
classés parmi les plaisirs intellectuels. François ne retire donc aucune
satisfaction particulière de sa profession, si ce n’est peut-être de pouvoir
coucher facilement avec des étudiantes car, pour des raisons peu
compréhensibles, les jeunes et jolies jeunes femmes semblent se laisser
facilement séduire par cet homme sans qualités et neurasthénique. Pour François,
l’expression « vie de l’esprit » est vide de sens, et tout professeur
d’université qu’il soit sa vie est ordonnée essentiellement autour de sa
« bite » et de son estomac. Pourtant, les pulsions demeurent, même
lorsque nous avons perdu tout espoir de les satisfaire. Aussi François est-il
vaguement tourmenté par la conscience que, depuis sa thèse, sa vie
intellectuelle s’est réduite comme peau de chagrin et que le peu de désir de
savoir qu’il avait pu posséder en lui s’est évaporé comme neige au soleil. Un
peu de la même manière que les pulsions érotiques demeurent en lui, même en
l’absence d’éros, et l’envie de vivre, même en l’absence de raisons de vivre. Son
âme a ses besoins, au même titre que son corps, mais il ignore comment les
contenter car il est intimement persuadé qu’il n’a pas d’âme et qu’il n’est
qu’un corps.
Par ailleurs, les deux personnages du roman qui font manifestement
la plus forte impression sur lui l’impressionnent avant tout par leur
clairvoyance, pour ne pas dire par leur supériorité intellectuelle. Ils savent,
ou paraissent savoir des choses que François ne sait pas et qui l’intéressent
vivement. L’un d’eux, Godefroy Lempereur, est un tout jeune homme qui débute
dans la carrière universitaire. L’autre, Robert Rediger, est plus âgé que
François et s’apprête à prendre la présidence de son université, ainsi qu’à
grimper les échelons du pouvoir au sein du nouveau régime islamique qui s’installe
en France. Tous deux partagent la caractéristique d’avoir appartenu au
mouvement politique dit des « identitaires ».
Un autre personnage du roman, il est vrai, parait posséder
une sorte de savoir supérieur, et à ce titre intéresse un moment François. Il
s’agit du mari de sa collègue, Marie-Françoise Tanneur, lequel travaille à la
DGSI. Mais cet homme à l’apparence désuète appartient à un monde qui est en
train de disparaitre. Il n’a plus sa place dans la France d’après, comme
l’indique suffisamment le fait qu’il soit mis à la retraite et qu’il se retire
dans un petit village reculé du Lot, Martel. Un lieu hautement symbolique, et
même doublement symbolique, puisque proche de Rocamadour, où François fera un
premier essai, infructueux, pour renouer avec le catholicisme de ses ancêtres.
Ces exploits guerriers – Charles Martel repoussant les Arabes – et cette foi
profonde – la Vierge noire de Rocamadour – qui ont fondé l’Occident chrétien
appartiennent irrévocablement au passé et doivent désormais laisser la place à
un « accommodement », une « alliance » avec l’islam, comme
le suggère paisiblement l’ancien de la DGSI.
L’accommodement avec l’islam est précisément ce que conseille
Rediger à François, et même un peu plus qu’un accommodement, puisqu’il lui propose
de se convertir, comme lui-même l’a fait il y a quelques années. Rediger est
sans conteste le personnage supérieur du roman : intelligent, séduisant,
cultivé, ayant réussi socialement et commençant tout juste une carrière
politique qui s’avère très prometteuse, il concentre tout ce que François peut
désirer ou admirer, et il parait au surplus avoir des réponses aux grandes
questions métaphysiques qui, malgré lui, tourmentent le narrateur de Soumission. Les raisons qu’il donne à
François pour le rallier à l’islam sont donc, en quelque sorte, le sommet de ce
roman à thèse, ou de cet essai qui se cache sous la forme d’un roman, et le
discours que Houellebecq prête à Rediger est certainement l’une des intuitions
les plus brillantes du romancier : « l’ensemble de l’article n’était
qu’un énorme appel du pied à ses anciens camarades traditionnalistes et
identitaires. Il était tragique, plaidait-il avec ferveur, qu’une hostilité
irraisonnée à l’islam les empêche de reconnaitre cette évidence : ils étaient,
sur l’essentiel, en parfait accord avec les musulmans. Sur le rejet de
l’athéisme et de l’humanisme, sur la nécessaire soumission de la femme, sur le
retour au patriarcat : leur combat, à tous points de vue, était exactement
le même. Et ce combat nécessaire pour l’instauration d’une nouvelle phase
organique de civilisation ne pouvait plus, aujourd’hui, être mené au nom du
christianisme ; c’était l’islam, religion sœur, plus récente, plus simple
et plus vraie (…), c’était l’islam donc, qui avait aujourd’hui repris le
flambeau. »
De fait, bien que les « identitaires » soient,
dans le roman comme dans la réalité, les plus en pointe dans le combat contre
l’islam, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi Houellebecq fait des
identitaires des musulmans en puissance.
L’islam est la religion qui ne connait ni la raison, ni la
liberté. Le mouvement identitaire est, lui, une tentative de fonder un ordre
politique prérationnel et « organique », un ordre politique qui
reposerait sur « l’identité » - c’est-à-dire sur la
« culture » entendue comme une sorte de personnalité collective se
développant spontanément au cours des âges, telle une espèce d’organisme vivant
- ou sur la race, au sens le plus biologique du terme. Tout comme son lointain
ancêtre, la culture, « l’identité » est une notion essentiellement
réactive, élaborée en opposition à l’ordre politique moderne, celui fondé sur
les droits de l’homme, le commerce, et la conquête de la nature. Les
identitaires, pourrait-on dire, cherchent à dépasser par le bas ce qu’ils
perçoivent comme les impasses de la démocratie libérale, à savoir le
relativisme, l’atomisation de la société, l’incapacité à défendre ce qui est à
soi, l’incapacité à se consacrer à une cause plus grande que soi, le culte
abrutissant des jouissances corporelles et, last but not least, le chaos
amoureux engendré par l’indifférenciation des sexes. Face à tout cela, les
identitaires cherchent à fonder une communauté « organique » dans
laquelle l’individu se perdrait, qui donnerait sens à l’existence de chacun et
force à la collectivité. Ils recherchent une transcendance sans Dieu, car il
leur parait impossible de bâtir un ordre politique solide qui ne repose pas sur
une forme ou une autre de transcendance, mais ils n’imaginent pouvoir trouver
cette transcendance que dans l’Histoire.
Ce qu’ils rejettent, en définitive, c’est la raison, et la
liberté individuelle qui en est le corolaire inévitable, car ils identifient la
raison avec le rationalisme moderne. Ils identifient la raison avec les
Lumières. Ce faisant ils s’éloignent irrésistiblement du christianisme, qui est
censé être une partie de leur « identité », et ils se rapprochent
inévitablement de l’islam, qu’ils sont censés combattre. Et le fait que, dans Soumission, la quête « identitaire »
finisse par conduire à la conversion à l’islam est approprié, car la
transcendance sans Dieu ne sera toujours, pour la plupart des hommes, qu’un
pauvre substitut à la transcendance divine. L’islam, pourrait-on dire, est la vérité
effective du mouvement « identitaire. » Et on pourrait ajouter que ce
mouvement partage un autre trait avec l’islam : la survalorisation de la
virilité, en réaction aux excès du féminisme et par dégoût de la société
sexuellement neutre. Ce qui contribue sans doute à expliquer qu’il attire surtout
des jeunes hommes, dont beaucoup, on peut le soupçonner, se rêvent confusément
en Mad Max entouré de femelles énamourées, dans le chaos qui suivra la chute
inévitable du « système. »
Ces jeunes gens romantiques,
au vrai sens du mot, marchent ainsi, probablement sans le savoir ni le vouloir,
sur les traces d’autres jeunes gens qui, voici un peu moins d’un siècle, ont
fini par embrasser la barbarie la plus brutale et la plus obscurantiste par une
haine compréhensible, mais déraisonnable, de la civilisation facile et
partiellement corrompue dans laquelle ils vivaient. L’islam aux sirènes duquel
cède le narrateur est la version contemporaine de cette tentation très ancienne,
la tentation de dire adieu à la raison et à la liberté au nom de la
« morale » et de la « transcendance. » Le narrateur, bien
que professeur de littérature, n’a malheureusement pas assez de littérature en
lui pour connaitre, ou pour se souvenir, de cet avertissement formulé il y a
longtemps par un immense écrivain : « Méprise seulement la raison et
la science, la plus haute puissance de l’homme, et tu seras entièrement à ma
merci. »
Contrairement à ce que pense François, et peut-être Michel
Houellebecq lui-même, nous avons beaucoup à perdre et à regretter.
François traverse ce monde en étranger ou plutôt en indifférent. Sans l'alcool et le sexe, qu'il décrit comme un commentateur de films pornos, son aboulie, son désintérêt pour cette vie l'auraient certainement amenés à la quitter. En fait, il survit dans un monde qui ne le concerne pas.
RépondreSupprimerIl sait ce monde occidental condamné, alors quand vient l'Islam, religion d'homme, faite pour les hommes, il s'y embarque sans passion. Il sait qu'il n'aura rien à regretter car là où il va, ne peut pas être pire que ce qu'il quitte qui ne mérite en aucune façon de se battre pour sa continuation. Je ne suis pas certain qu'il soit convaincu d'un mieux. Peut-être son dernier sursaut, auquel il n'adhère pas vraiment, pour rester en vie
Le Page.
Ce roman, que j'ai beaucoup de mal à finir, me laisse une triple impression de médiocrité : médiocrité de la vie (spirituelle et autre) du narrateur, médiocrité de l'ambiance de ce pays qui s'islamise et dans lequel le narrateur cherche à se faire un avenir par opportunisme mais sans passion, et médiocrité de la morale qui s'en dégage. Neurasthénique s'abstenir.
RépondreSupprimerLe monde de Houellebecq est sinistre, en effet. Le problème c'est que c'est un peu le notre.
SupprimerPar certains aspects au moins.
je connais surtout houellebecq par son premier roman "extension du domaine de la lutte" et ce roman m'a forcément touché personnellement, moi qui suis toujours puceau a 32 ans Et en effet je pense qu'il a raison et qu'il veut dire que de nos jours le nouvel ordre sexuel ("amoureux" oseront dire certain(e)s) a remplacé l'ordre moral l'ordre religieux l'ordre politique spirituel philosophique de jadis Ainsi de nos jours votre place dont l'ordre sexuel (bombe sexuel(lle) sexy mignon moyen médiocre moche) déterminera beaucoup de choses meme votre salaire !!! (des études américaines ont prouvé que les beaux sont en moyenne mieux payés que les autres et que les gros et les moches sont moins bien payés que la moyenne, manque de chance la défense des gros et des moches ainsi que l'attaque en règle des "beaux"-après tout on s'attaque bien aux autres privilegiés comme les riches-n'ont pas vraiment bonne presse dans notre societé ou le physique est primordial) Et au sujet du travail des femmes pour une fois les féministes ont raison, les boulots dits féminins (femme de ménage nourrice prof instit assistante sociale secrétaire) n'ont pas vraiment bonne presse D'une part parce qu'il sont mal payés et d'autre part parce que ce genre de travail ne favorise pas vraiment le "sex appeal" d'une femme, une prof ou une instit sexy ne peut etre que mal vue puisque toute relation avec un (ou une) élève est strictement interdite, de meme qu'une secrétaire trop sexy sera consideré par ses collègues (homme comme femme) comme une salope arriviste Tandis qu'au contraire les filles journalistes chanteuses mannequins actrices écrivain "artiste" jouissent d'une bonne image car dans tous ces métiers la elle peuvent mettre leur physique en avant ou bien faire partager leur expérience amoureuses voire sexuelle par le biais de l'écriture, du témoignage ou de la "performance artistique" (la journaliste, l'écrivain, "l'artiste" la psy etc) Inutile de le nier le physique fait tout de nos jours sauf si vous etes millionnaire ou milliardaire (on peut dire que cette catégorie humaine est quasiment autosuffisante puisque elle pourrait se passer de travailler, voire meme de se faire chier a chercher a nouer des relations humaine puisque leur statut fait qu'on sera beaucoup plus indulgents envers leurs caprices voire leur "folie" que ils était des individu lambda, de meme qu'il n'ont pas besoin de faire beaucoup d'effort pour attirer les gens du sexe opposé ou de leur sexe) Les féministes se plaignent a raison que les femmes sont jugées avant tout sur leur apparence mais leur hémiplégie les empèche de voir que les hommes sont logés a la meme enseigne (parmi ceux ci les dernières célébrités moches sont les politiciens et autres "intellos" a la zemmour) Le monde moderne dévalorise la féminité traditionnelle (la douceur, la femme au foyer, celle qui elève les enfants ou meme celle qui lave notre propre merde ou encore celle qui gagne sa vie en aidant les plus démunis, le libéralisme protestant considérant que la charité relève du domaine non marchand, bénévole et "privé") de meme que toute forme de masculinisme (le nationalisme l'armée la police l'honneur le courage le grande culture les traditions l'autorité le patriarcat la severité) Pour échapper a la bisexualisation du monde il ne nous reste que l'apparence physique Voila pourquoi tant de femme surjoue la féminité (le maquillage a outrance, les tallons hauts, les jupes courtes et vétements moulants, l'épilation intégrale) tandis que les hommes féminisés surjoue la virilité apparente (la mode des muscles, qui ressortent encore mieux sans poils et avec des vetements courts voire moulants ainsi que les tatouages, la barbe ou la barbe de trois jours qui reviennent a la mode)
SupprimerJ'entendais encore ce matin des progressistes (féministes en l'occurrence )sur Radio France : leur ambition est décidément non pas de se libérer de l'emprise de la nature mais de s'en affranchir totalement. Cette folie est telle que je finis par comprendre que certains puissent chercher refuge dans une religion, à mon avis ridicule, mais à laquelle on doit reconnaître le mérite d'avoir les pieds encore sur terre sur quelques aspects. La folie de modernes est en tout cas l'ennemi commun des mahométans et des "identitaires" ...j'espère tout de même qu'ils n'iront pas jusqu'à s'allier.
RépondreSupprimerPour le moment je n'ai pas eu le courage de lire le roman de Houellebecq, étant déjà trop attristée par le moment présent pour me plonger dans l'hypothèse que je redoute. Merci Aristide d'en avoir fait la critique.
Je ne dirais pas que c'est un grand roman. Houellebecq a quand même beaucoup de mal à camper des personnages consistants et intéressants. Mais il saisi très bien certains traits de nos démocraties occidentales vieillissantes, et pour cela ça vaut la peine d'être lu.
SupprimerFranchement, vous auriez tort de laisser tomber la critique, la vôtre est fort bien tournée et ne peut que mettre le futur lecteur en appétit.
RépondreSupprimerMerci.
SupprimerMince, j'allais dire exactement la même chose que Koltchak.
RépondreSupprimerVous l'avez dit :-)
RépondreSupprimerEt bien cher Aristide !
RépondreSupprimerCe n'est ptet pas votre spécialité dites-vous...
Mais quand même ! C'est pas si mal !
Je plaisante, bien sûr.
c'est ce que j'ai lu de plus pertinent sur cette oeuvre.
Un grand merci !
Merci Carine, c'est bien aimable.
SupprimerJe me joins aux compliments sur la qualité de la critique, à ceci près qu'elle a sur moi l'effet inverse ; je n'étais pas forcément décidé à lire Soumission ou non, mais maintenant que vous nous avez révélé ce qu'il y a de plus intéressant à y lire, il est plus probable que je vais m'abstenir.
RépondreSupprimerHouellebecq a lu XP ^^ Je soupçonne qu'à l'aune de cette similitude que perçoit Houellebecq entre l'état d'esprit des réacs identitaires et celui des musulmans, le reste du roman n'est qu'un divertissement talentueux mais déprimant sur ce que la France devient, qui sert essentiellement à habiller cette idée centrale. Mais peut-être ai-je tort.
Merci. Ce n'est pas le meilleur Houellebecq, cela me semble évident. Mais ça se laisse lire, et ça donne à penser.
SupprimerBonsoir,
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu le livre , mais les points communs (entre identitaires et musulmans) sont bien vus.
Cependant, si certaines "valeurs" sont bien communes, la victoire des seconds détruira l'identité des premiers. De plus, le passage à la civilisation musulmane n'a pas prouvé ses bienfaits : les pays musulmans qui n'ont pas de pétrole sont plutôt (très)pauvres.
Enfin, qui collabore avec qui ? Il y a aussi une large collaboration entre les républicains et les musulmans(et tous les immigrés en général).
bref,: identitaires, républicains et musulmans; je vois là plutôt les 3 camps du futur ...
cordialement
En effet le livre de Houellebecq repose sur l'hypothèse que nous pourrions avoir l'islam au pouvoir tout en continuant à jouir des bienfaits d'une économie moderne et dynamique (relativement - nous sommes quand même en France..), ce qui est hautement improbable, pour dire le moins.
SupprimerJe me joins à vos commentateurs quant à la profondeur et à l'originalité de votre critique (je ne vous avais pas lu depuis des années et c'est un plaisir de l'esprit que de vous "reprendre") et ce que vous dites dans votre avant dernier paragraphe est paradoxalement illustré par le seul moment de respiration du roman, la vierge de Rocamadour et ce qu'elle suscite de velléité de sursaut du héros, mais il est déjà trop tard, il frôle seulement le retour à une transcendance qui le ramènerait à une culture singulière et, partant, à sa propre singularité d'occidental chrétien. Ces quelques pages, l'éloignement, l'incompréhension et, in fine, la dilution progressive du choc causé par la vierge signent l'effondrement de la raison et de la liberté individuelle du narrateur. "La vie que l'on ne soumet pas à l'examen ne vaut pas d'être vécue", c'est à cela que Houellebecq tourne le dos dans sa dernière phrase : il n'y aura rien à regretter car il préfère tout oublier.
RépondreSupprimerMerci Dom, c'est un plaisir de vous revoir ici.
SupprimerAh désolée, j'ai oublié de signer. dom
RépondreSupprimer