Je vois passer sur mon fil
d’actualité l’interview d’une certaine Lucile Peytavin, « chercheuse et
historienne » de son état, qui aurait calculé le « coût de la
virilité » et en aurait fait un livre, qu’elle tente maintenant de vendre,
d’où cet entretien accordé à « Challenges ».
Sans surprises, on trouve dans
cet entretien un mélange à part à peu près égales de trivialités et de
sornettes féministes, les secondes étant la condition des premières, car c’est
seulement l’adhésion sans faille à l’idéologie féministe qui peut faire
apparaitre comme des « découvertes » dignes d’étude des faits connus
depuis la nuit des temps.
Je me suis donc dit que
l’occasion était bonne de faire un peu de mecsplication
(« mansplaining » en anglais). Rien de tel qu’une étude féministe
pour me donner envie de poser mes couilles sur la table (symboliquement,
hein ? on a beau être hyper-burné, on sait se tenir) et de dire :
« Attends, cocotte, je vais t’expliquer la vie ». Eh oui, la virilité
c’est aussi ça, petite madame.
Ce que notre brave petite soldate
du féminisme universitaire prétend avoir calculé, c’est en fait le coût de la
délinquance masculine.
Pourquoi pas.
Il est en effet parfaitement
établi que les hommes (enfin, puisque selon notre chercheuse le masculin et le
féminin sont de pures « constructions sociales », on devrait plutôt
dire les porteurs de couilles) forment partout et toujours l’écrasante majorité
des délinquants de tous poils et de tous plumages.
Il est tout aussi incontestable
que la délinquance représente un coût très important dans une société comme la
nôtre. Bien évidemment tout calcul du coût de la délinquance est nécessairement
très approximatif, mais le chiffre de notre chercheuse – 95 milliards par an –
n’a rien d’extravagant.
Si l’on veut appeler ce coût de
la délinquance des porteurs de couilles le « coût de la virilité »,
pourquoi pas. Mais alors, si l’on veut que le calcul soit exact, il faudra
mettre ce « coût de la virilité » en balance avec les bénéfices de la
virilité.
Car, voyez-vous, petite madame,
les porteurs de couilles ne forment pas seulement l’écrasante majorité des
délinquants, ils forment aussi, en tous temps et en tous lieux, l’écrasante
majorité des inventeurs, des explorateurs, des savants, des hommes d’Etat, des
artistes, bref de tous ceux à qui nous devons de vivre dans les sociétés les
plus prospères et les plus favorables aux femmes qui aient jamais existées. Des
sociétés dans lesquelles, par exemple, une femme pourra (fort confortablement)
gagner sa vie en étant « chercheuse et historienne » et acquérir de
la notoriété en dénonçant le « coût de la virilité ».
Comment dites-vous, petite
madame, ça n’a rien à voir avec la virilité ?
Mais au contraire, ça a
énormément à voir avec la virilité, même en considérant simplement la
conception très étriquée que vous en avez. « Agressivité, domination et
compétition », dites-vous pour caractériser ces traits de caractère des
porteurs de couilles que vous réprouvez et que vous voudriez changer.
Il est vrai que l’agressivité
peut conduire à l’agression injustifiée, le désir de dominer à la tyrannie et
la compétition à l’écrasement des faibles. Mais ces mêmes traits de caractère,
dirigés un peu autrement, sont aussi ceux qui distinguent tous ceux qui se sont
élevés au-dessus du niveau commun, qui ont réalisés de grandes choses et
procuré de grands biens à l’humanité.
La virilité, telle que vous-même
la comprenez, c’est un certain rapport au risque et à la règle. Ce qui
caractérise l’homme viril (car, oui, bien sûr, tous les hommes ne sont pas
virils – la virilité est une distinction), c’est sa confiance en lui-même,
particulièrement en situation de risques, et sa capacité à commander. L’homme
viril est celui qui n’hésite pas à prendre des risques et à s’affranchir des
règles, des routines, des opinions reçues. C’est celui qui se signale par son indépendance
d’esprit et sa fermeté de caractère, sa capacité – non, sa volonté – de tenir
bon face aux autres et aux évènements. L’homme viril refuse de plier le genou,
il accepte le combat, et peut-être même le recherche comme une occasion de
prouver sa valeur.
De telles dispositions d’esprit
peuvent produire de grands maux ou de grands biens, c’est selon. La virilité
n’est pas essentiellement bonne et accidentellement mauvaise, elle est plutôt
moitié bonne et moitié mauvaise. Mais ces deux moitiés ne sont pas séparables.
Les biens et les maux sont l’expression d’un même trait de caractère et on ne
peut pas détruire le mauvais sans détruire le bon, même si, bien entendu, tout
le travail de l’éducation consistera à favoriser le bon et à minimiser le
mauvais.
Bref, petite madame, la virilité
c’est à la fois ce qui peut menacer votre vie, vos biens et votre liberté, sous
la forme de la délinquance ou de la guerre, mais c’est aussi tout ce qui vous
permet de vivre longtemps, librement et confortablement - et même très
longtemps, très confortablement et très librement, à l’aune de l’histoire
humaine - sous la forme de la science, des techniques, des arts, des
institutions, etc.
Vous avez chiffré le « coût
de la virilité ». C’est bien. Maintenant, soyez assez aimable pour nous
donner une estimation des bénéfices de la virilité. Lorsque vous l’aurez fait, nous
pourrons discuter sérieusement de ce fameux « coût de la virilité »,
mais pas avant.
Et puis, pendant que vous y êtes,
il serait bon de chiffrer également le coût de ce féminisme que vous professez.
Je ne dis pas le coût de la
féminité, même s’il y en a sûrement un, je dis bien le coût du féminisme.
Oui, le coût de cette idéologie
qui prétend qu’hommes et femmes sont interchangeables et qui voudrait
réorganiser toute la société en fonction de cette prémisse délirante.
Je sais, je sais, vous allez me
parler des « mythes de la virilité » qui auraient été réfutés par
« la science ». Mais ne perdons pas de temps avec des billevesées de
cet acabit. Le seul mythe dans toute cette histoire, c’est l’idée que la
virilité serait une construction sociale et que la science aurait validé le
féminisme. La vérité est à l’exact opposé : la virilité (et donc la
féminité) a d’incontestable racines biologiques et doit être caractérisée comme
une potentialité naturelle. Nous n’avions nul besoin de la science moderne pour
le savoir, mais la science moderne le confirme au-delà de tout doute
raisonnable.
Je le dis, je l'affirme, sans
aucune crainte d’être réfuté. Ce n’est même pas de la virilité : je sais
que je ne prends aucun risque en disant cela tant les preuves de tous ordres
sont écrasantes.
Le féminisme a donc un coût, qui
doit de toute nécessité être colossal, le coût de la négation forcenée de la
nature. En rendant inexpiable la guerre des sexes, le féminisme sème la
discorde, la solitude, le ressentiment, les divorces, les avortements, la
dénatalité. Il détourne les hommes et les femmes des activités dans lesquels
ils pourraient s’épanouir pour les tourner vers des activités qui ne
correspondent ni à leurs goûts ni à leurs capacités. Il empêche d’éduquer les
petits garçons conformément à leurs besoins et ainsi produit à la fois des
lavettes et des brutes, trop peu et trop de virilité : des hommes éternels
adolescents qui font le malheur des femmes qui croisent leur route, et des sociopathes
qui font le malheur de tous ceux qui croisent leur route. Etc., etc.
J’arrête là cette énumération,
qui pourrait se prolonger très longtemps. Il suffit d’énoncer ces quelques
éléments pour être moralement certain que le coût du féminisme est au « coût
de la virilité » ce que le Grand Canyon est à une fissure sur un mur.
Vous prétendiez compter, petite
madame ? Eh bien, calculez maintenant. Faites-nous un vrai bilan, honnête,
à double entrée.
Et, pendant que vous y êtres, n’oubliez pas d’ajouter au coût du féminisme l’entretien de légions de « chercheuses » de tous ordres, payées pour insinuer de nuisibles idioties dans la tête de leurs contemporains, et qui hélas trop souvent y parviennent.
https://www.challenges.fr/femmes/la-virilite-coute-95-2-milliards-par-an-a-la-societe-francaise-selon-lucile-peytavin_764674
Eh oui… Vous êtes assez exactement, Monsieur, le type (rare) de personne qu’on ne prend jamais à « parler pour ne rien dire ». Merci une fois de plus.
RépondreSupprimerEt comme disait Little Richard "Lucile, please come back to where you belong"
RépondreSupprimerBonjour, Aristide.
RépondreSupprimerVotre page intitulée Un certain "sentiment de laxisme", annoncée ici ou là sur les blog-rolls de vos suiveurs, ne s'affiche toujours pas, depuis une paire de semaine. Et j'en éprouve une certaine frustration.
N'y aurait-il pas une petite manipulation à faire ou refaire, pour que votre lectorat profite de cette page ?
Bonne journée.
En tant que femme orientale, je n'ai jamais eu d'yeux que pour les hommes occidentaux dont j'ai épousé un spécimen. J'avais eu un aperçu de la "virilité" de certains hommes orientaux, dont mon père et ça m'a suffit. Pour moi, la virilité telle que je la conçois est une force positive dans la vie des femmes et des enfants. La quintessence de l'homme viril étant pour moi le gentleman. Par contre on sent une pointe de misogynie dans votre texte que je n'apprécie pas. Comme il faut de tout pour faire un monde, les valeurs et les réalisations féminines, même si elles sont, si on les considère d'une manière superficielle, moins spectaculaires que celles des hommes, n'ont pas à être méprisées.
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