Ecole
Nous investissons beaucoup
d’espoirs dans nos écoles. Nous espérons qu’elles sauront « remédier aux
inégalités sociales », qu’elles tireront vers le haut les enfants aux
capacités intellectuelles médiocres et qu’elles socialiseront les enfants
présentant des troubles du comportement, qui sont souvent les mêmes. Et à
l’inverse nous n’hésitons pas à attribuer au mauvais fonctionnement de l’école
une part importante dans nombre de maux dont la société est affligée.
Les espoirs, tout comme les
reproches, sont très souvent excessifs. Même avec la meilleure volonté et les
meilleurs conditions matérielles du monde, l’école ne saurait accomplir tout ce
que nous attendons d’elle. A l’inverse, elle ne saurait être tenue pour
responsable de tous les méfaits que nous lui imputons.
Parmi les méfaits qui lui sont
reprochés, la délinquance tient une place de choix. Nous vivons encore
largement sous l’empire de l’idée que « qui ouvre une école ferme une
prison », par conséquent, dès lors que les prisons se remplissent, il
semble logique d’en rechercher la cause dans le mauvais fonctionnement des
écoles.
Ce qui semble apporter une
caution à cette « intuition », c’est le fait qu’il existe un rapport
incontestable entre la scolarité et la délinquance : les enfants qui ne
réussissent pas à l’école sont bien plus susceptibles que les autres de devenir
délinquants. Se pourrait-il alors que les enfants en question deviennent
délinquants parce qu’ils ont échoué à
l’école ? Parce que, par exemple, l’école les aurait humiliés en les
reléguant injustement dans une « voie de garage », ou en leur
imposant de suivre un cursus dont ils ne percevaient pas l’utilité au lieu de
leur proposer une scolarité adaptée à leurs centres d’intérêts ?
Et ainsi l’école se retrouve sur
le banc des accusés.
Pourtant les recherches
effectuées sur cette question montrent plutôt que l’effet de l’école sur la
délinquance ne saurait être bien grand, tout simplement car les individus qui
forment le noyau dur des délinquants commencent très tôt à montrer des
comportements asociaux, avant que l’école ait pu exercer une influence sérieuse
sur eux, et car ils continuent à exhiber ces mêmes comportements bien longtemps
après avoir cessé toute scolarité.
Dans une étude devenue fort
célèbre, Unraveling juvenile delinquency,
deux criminologistes américains, Sheldon et Eleanor Glueck, ont retracé le
parcours scolaire de cinq cents délinquants juvéniles, en le comparant avec
celui d’un groupe témoin de cinq cents non-délinquants ayant même origine
sociale, même QI, etc. Ils ont ainsi pu établir la précocité des comportements
déviants des individus composant le groupe des délinquants. Les trois-quarts
d’entre eux s’étaient déjà signalés à leurs professeurs par leur indiscipline
et leur agressivité avant l’âge de 11 ans (sixth
grade) et plus de la moitié avant l’âge de neuf ans (fourth grade). Par ailleurs, bien qu’issus des mêmes milieux
sociaux (modestes) et ayant pratiquement le même QI moyen que les non-délinquants,
les (futurs) délinquants avaient une attitude bien différente à l’égard de
l’école : les (futurs) délinquants n’aimaient pas l’école et en
attribuaient la faute à l’école elle-même, les non délinquants aimaient en
général l’école et, lorsqu’ils ne l’aimaient pas, ils en attribuaient la faute
à eux-mêmes.
Bien d’autres travaux ont
confirmé depuis que les délinquants juvéniles différent significativement des autres enfants de leur âge, à la fois du
point de vue de leur intelligence et du point de vue de leur tempérament, tel
qu’il peut être évalué par des tests spécialisés. Ces différences constitutives
semblent bien être la cause principale à
la fois de leur échec à l’école et de leurs comportement asociaux en dehors
de l’école.
Une confirmation indirecte de ce
fait peut également être trouvée dans le relatif échec des expériences
scolaires visant précisément à réconcilier ces garçons « à problèmes »
avec l’école. Aucun programme de par le monde ne semble, jusqu’à maintenant,
avoir obtenu de résultats significatifs et durables, notamment pour les sujets
les plus difficiles.
***
Marché du travail
Il nous est facile d’imaginer que,
placés dans des circonstances de pénurie extrême, comme par exemple une famine
prolongée, la plupart des gens se mettraient à commettre toutes sortes de
crimes pour subvenir à leurs besoins. De là, il n’y a qu’un pas au fait
d’imaginer que tout changement dans les conditions économiques doit engendrer
un changement dans l’état de la délinquance. Plus spécifiquement, il est facile
de croire que la cause principale de la délinquance doit être la pauvreté.
Pourquoi, en effet, s’en prendre au bien ou à la personne d’autrui dès lors que
l’on peut subvenir honnêtement à ses besoins ?
Cette croyance semble d’ailleurs
corroborée par le fait les quartiers les plus affectés par la criminalité sont
aussi, en règle générale, des quartiers dans lesquels règne un fort taux de
chômage ; de même que, pris individuellement, les délinquants se
caractérisent souvent par leur mauvaise intégration sur le marché du travail.
Il y a au moins quatre façons
fort différentes d’expliquer ce lien entre le chômage et la délinquance.
On peut avancer que l’absence de
travail disponible, ou de travail suffisamment attractif, pousse certains
individus à devenir délinquant, pour assurer leur subsistance. Ce que l’on
pourrait appeler l’effet Jean Valjean.
On peut au contraire soutenir que
c’est la criminalité qui fait monter le chômage. Plus précisément, la
prospérité économique rendrait le crime plus avantageux pour certains du fait
qu’il y a plus de choses à voler. Ces individus choisiraient alors la voie de
la délinquance, qui leur paraitrait plus profitable, et se retireraient donc du
marché du travail. Ce que l’on pourrait appeler la prospérité criminogène.
Une troisième possibilité serait
que la délinquance soit causée moins par le chômage lui-même que par une
distribution trop inégale des revenus. Estimant que les emplois auxquels ils
pourraient prétendre ne sont pas rémunérés de manière équitable, notamment
comparés à d’autres emplois beaucoup mieux payés, certains se tourneraient vers
la criminalité, en quelque sorte en manière de protestation ou mus par un
sentiment d’injustice. En somme, pourquoi devrais-je travailler huit heures par
jour pour un salaire de misère alors que, par exemple, des sportifs sont payés
des millions pour courir après une balle ? C’est ce que l’on pourrait
appeler le crime par ressentiment.
Enfin on peut soutenir que
chômage et délinquance sont liés tout simplement parce qu’ils ont une cause
commune dans les caractéristiques individuelles des délinquants. Les individus
peu intelligents, peu travailleurs, peu fiables et au tempérament impulsif ne
sont guère recherchés pas les employeurs. Or ce sont eux qui forment le noyau
dur des criminels. C’est ce que l’on pourrait appeler l’absence d’effet.
Commençons par la théorie du
crime par ressentiment. Il existe peu de travaux visant sérieusement à tester
cette hypothèse, car comment estimer l’idée que se font les individus de ce
qu’est une juste distribution des revenus ? Faute de pouvoir mesurer les
sentiments, il faut se rabattre sur des indicateurs nécessairement grossiers
comme la répartition des revenus, le taux de pauvreté, etc. Les quelques études
qui se sont essayées à cet exercice sont parvenus à des résultats assez
étonnants : l’augmentation des inégalités de revenus serait associée avec
une augmentation des crimes violents et non pas avec une augmentation des vols.
Mais pourquoi les inégalités de revenus devraient-elles provoquer plus de
violence contre les personnes ? N’y a-t-il pas là une manière étrange de
répondre à « l’injustice » de la répartition des richesses ? Ce
d’autant plus que les victimes de ces violences ne sont pas, la plupart du
temps, des « riches » mais des gens vivant dans l’entourage proche du
criminel, comme sa famille, ses voisins, etc.
A supposer même que la
corrélation entre inégalités de revenus et violence soit avérée - ce qui est
loin d’être le cas - le moins que l’on puisse dire est qu’elle n’apporterait
guère d’eau au moulin de la théorie du crime par ressentiment.
Plus fondamentalement, cette
théorie souffre d’un défaut essentiel : les individus, comme il l’a été
dit précédemment, ne réagissent pas aux inégalités en tant que telles, mais aux
inégalités qu’ils perçoivent comme injustes. Autrement dit nous ne pourrons
jamais être sûrs qu’une corrélation entre inégalités de revenu et délinquance -
à supposer que l’on en trouve une - n’est pas plutôt une corrélation entre
éducation et délinquance. La hausse des crimes et délits pourrait en ce cas
tout aussi bien être dû à un changement dans les valeurs inculquées aux
enfants, dans les programmes scolaires, dans le discours public, etc.
La théorie de la prospérité
criminogène souffre un peu du même défaut, en moins prononcé. Il existe un
certain nombre d’études tendant à montrer que, au moins depuis les années 1940,
une augmentation de la richesse globale, mesurée de diverses manières, est
associée avec une augmentation de la criminalité, et notamment des vols.
Toutefois la manière dont la prospérité pourrait engendrer plus de délinquance
n’est pas claire. On peut penser que l’augmentation de la richesse globale augmente
également les occasions de voler des objets de valeur, puisque ceux-ci sont
plus nombreux, et donc, toutes choses égales par ailleurs, fait augmenter les
vols. Mais on peut également penser que la prospérité s’accompagne d’un changement
des mœurs de la population, et que c’est ce changement des mœurs qui explique
l’augmentation de la délinquance. Il y a longtemps déjà Montesquieu soulignait
ce lien entre la prospérité et le caractère d’une nation : « C’est
presque une règle générale », écrivait-il, « que partout où il y a
des mœurs douces, il y a du commerce ; et que, partout où il y a du
commerce, il y a des mœurs douces ». La prospérité pourrait donc très bien
aller main dans la main avec un relâchement de l’éducation des enfants, avec
plus d’indulgence envers les criminels, etc., toutes choses qui feraient
grimper la criminalité.
Bref, il n’est pas clair que la
prospérité cause par elle même plus
de délinquance.
Ce qui nous amène à la théorie la
plus répandue, celle selon laquelle la pauvreté serait la cause principale de
la délinquance : « Hey,
I'm depraved on account I'm deprived! », comme le savent tous ceux qui ont vu West side story. Sous une forme ou sous une autre cette explication
est partout répétée. Est-elle pour autant crédible ?
En premier lieu il
semble peu probable que la pauvreté puisse expliquer davantage que certaines
formes de criminalité. Que Jean Valjean vole pour nourrir sa famille est une
chose, mais beaucoup d’individus volent, fraudent, corrompent, escroquent,
alors qu’ils disposent d’un travail qui devrait leur permettre de subvenir à
leurs besoins. Et quelle sorte de besoin matériel pourrait expliquer les
agissements d’un meurtrier ou d’un violeur ?
Surtout, les
statistiques tendent plutôt à infirmer l’idée que la privation créerait la
délinquance. Aux Etats-Unis, par exemple, les statistiques du chômage et celles
de la délinquance varient plutôt en sens inverse. Durant la Grande Dépression
des années 1930, alors que le taux de chômage national atteignait parfois 25%,
le taux de criminalité baissait dans la plupart des grandes villes américaines.
Durant les années 1960 le taux de criminalité s’est mis à grimper très
rapidement. Pourtant les Etats-Unis étaient prospères comme jamais et le taux
de chômage était faible. Aussi faible en fait que durant la seconde moitié des
années 1990, période durant laquelle la criminalité a fortement baissé. Depuis
2008 le taux de chômage est passé d’environ 5% à environ 10%. Et cependant le
taux de criminalité est en baisse. En 2009, le FBI a enregistré une baisse des
vols de 8% et des vols de voiture de 17% par rapport à 2008.
D’autres
indicateurs économiques que le taux de chômage donnent sensiblement le même
résultat. Par exemple la population active, qui nous permet de déterminer le
pourcentage de ceux qui se trouvent en dehors du marché du travail. Ces
individus qui sont sans travail et qui ont cessé d’en rechercher un devraient
être particulièrement sujets à la tentation de la délinquance, si la
délinquance était causée avant tout par la privation économique. Pourtant, en
2008, la proportion des hommes âgés de 16 à 24 ans (ceux qui sont les plus
susceptibles de se livrer à des actes de délinquance) présents sur le marché du
travail était bien moindre qu’en 1988 (la moitié contre environ les deux
tiers), mais la criminalité était sensiblement plus basse en 2008 qu’en 1988[1].
En fait, la
vitalité de cette théorie - depraved
because deprived - contraste étrangement avec la faiblesse intrinsèque des
preuves disponibles pour la soutenir. L’interprétation la plus généreuse qu’il
semble possible de donner à ce fait est que ceux qui raisonnent ainsi sont des
gens honnêtes, et que quelqu’un de foncièrement honnête pense que seule une
impérieuse nécessité pourrait l’amener personnellement à commettre un crime ou
un délit.
Le problème est
précisément que les criminels ne sont pas des gens honnêtes. Les délinquants chroniques
se distinguent substantiellement du reste de la population, comme nous l’avons
vu. Par conséquent le raisonnement par analogie a toutes chances d’être erroné.
Au total nous ne
serons donc pas surpris de constater que la théorie qui explique le mieux le
lien entre la criminalité et le chômage est celle de l’absence d’effet.
Criminalité et chômage vont souvent ensemble car ils ont une cause commune. Les
dispositions qui rendent un individu peu employable sont largement les mêmes
que celles qui le rendent plus susceptible de verser dans la délinquance. Cette
théorie trouve d’ailleurs une confirmation supplémentaire dans le relatif échec
des programmes visant à augmenter l’employabilité des ex-détenus et des
délinquants juvéniles. Pour le noyau dur du public visé, à savoir les
délinquants multirécidivistes, avec ou sans l’expérience de la prison, aucun
programme ne semble produire d’effet durable, ce qui suggère fortement que leur
faible insertion sur le marché du travail a des causes structurelles et
largement indépendantes de l’état de l’économie[2].
Cela ne signifie
pas que le ressentiment, le besoin, ou la prospérité n’aient absolument aucun
effet sur le niveau de la criminalité. Mais il est difficile de croire que ces
effets puissent être substantiels.
[1] Voir également James Wilson, “Crime and thegreat recession”, City journal,
summer 2011.
[2] Voir par exemple le compte
rendu qu’en fait Ken Auletta dans The
underclass.
Encore une fois bravo. Seulement permettez-moi de vous dire qu'en niant, ne serait-ce que partiellement, le rapport pauvreté-chômage-délinquance, vous allez désespérer non seulement Solférino mais le Colonel-Fabien. Et ça, ce n'est pas bien !
RépondreSupprimerJ'ai bien conscience de ma turpitude, mais qu'y puis-je? C'est certainement la faute de mon milieu social et de mon éducation. Je ne suis pas responsable.
RépondreSupprimerEt puis ce qui me tranquillise un peu, c'est que si les communistes étaient accessibles à l'argumentation rationnelle il ne devrait plus y avoir de communistes depuis longtemps. J'en déduis donc que ce que j'écris ne peut guère leur faire de mal.
En ce qui concerne le lien délinquance-echec scolaire j'ai trouvé un début de réponse dans le livre d'une pédopsychiatre psychanalyste, que j'ai feuilleté (mais n'ai pas acheté, allez savoir pourquoi ) et qui parle de ses jeunes patients comme ceci :
RépondreSupprimer"....des cas comme celui de Rachid, qui voulait devenir avocat ou chirurgien et qu'on a orienté vers un CAP ...on comprend comment l'école agresse et génère de la violence...."
Qui oriente mal les élèves ouvre une prison...en quelque sorte^^
La France regorge de ce genre d'erreurs d'orientation. Ainsi certains se voient-ils éloignés de l'Agrégation de Lettres Classiques au prétexte qu'ils ne savent pas lire.
SupprimerNos prisons sont pleines de prix nobel potentiels que l'on a stupidement empêché de donner toute la mesure de leurs talents.
SupprimerQui ferme une prison ouvre une université, voilà la réalité!
Heureusement notre nouvelle ministre de la justice semble l'avoir bien compris.
Le classement de Shangaï n'a qu'à bien se tenir!
On peut finir aussi fonctionnaire même en étant mauvais élève.Sinon que dire, un jeune en prison c'est une bibliothèque que l'on ne construit pas.
RépondreSupprimerPour la baisse de la criminalité aux USA, j’essaierais de retrouver un article qui propose une vision différente de ce constat.
C'est bien, mais c'est dommage que vous ne citiez en référence uniquement les sources qui accréditent vos hypothèses.
RépondreSupprimerJe regrette également que certains perdent leur sens critique vis à vis de l'EN lorsque celle ci pourrait contredire leur thèse.
La bonne orientation des élèves me semble une des missions essentielles de l'EN, et je ne suis pas certain qu'elle la remplisse correctement, ni qu'on puisse exclure a priori l'existence d'un biais d'orientation relatif à l'origine culturelle des individus.
Je vous l’ai déjà dit dsl, je ne suis qu’un passeur et j’écris des billets de blog, pas une thèse de doctorat. Si donc vous voulez d’autres références que celles que je cite vous pourriez commencer par vous procurer Crime and human nature et Crime and public policy, respectivement 640 et 650 pages, dans lesquelles sont passées au crible des centaines d’études de tout bord. Vous y trouverez sûrement votre bonheur.
RépondreSupprimerPour ma part je ne vois pas pourquoi je consacrerais une partie du peu de temps dont je dispose pour ce blog afin d’exposer les thèses contraires aux miennes, alors qu’il n’y a qu’à se baisser pour les ramasser.
Ouvrez un journal, écoutez la radio ou la télévision, et vous trouverez toujours un sociologue ayant pignon sur rue pour vous expliquer que la délinquance s’explique par la pauvreté, ou d’autres choses du même genre.
En ce qui concerne « un biais d'orientation relatif à l'origine culturelle des individus », moi je veux bien, mais il me semble que ce serait à ceux qui disent qu’un tel biais existe de prouver par a+b son existence, au lieu de se contenter d’un vague soupçon et de deux ou trois observations triviales, comme c’est presque toujours le cas.
Ce qu’il me semble constater moi, c’est que l’éducation nationale est partie en guerre depuis une bonne quarantaine d’années contre ce « biais », et que la conséquence en a été la destruction progressive de l’école et de l’université.
La question que je posais était de savoir si les capacités, l'intelligence, les résultats de chaque élève sont les seules critères qui interviennent dans son orientation.
RépondreSupprimerJe ne crois pas que cela soit le cas, et je ne crois pas non plus que l'EN soit partie en guerre contre un biais de sélection culturel, je ne crois pas que l'EN soit partie en guerre contre quoi que ce soit pour une raison simple est qu'elle n'a connu aucune réforme d'envergure.
Il me semble aussi que l'EN dépense plus dans les zones déjà favorisées, et dans les classes d'excellence que sont les prépas par exemple, que dans d'autres zones qui cumulent les difficultés.
Les capacités intellectuelles de chaque élève ne sont certainement pas les seules critères qui interviennent dans son orientation, sans quoi il y aurait beaucoup moins d’élèves au lycée qu’il n’y en a aujourd’hui et beaucoup moins de bacheliers.
RépondreSupprimerLa réalité c’est qu’aujourd’hui tout est fait pour garder le plus longtemps possible au collège et au lycée des élèves qui ne sont ni désireux ni capables d’apprendre et que l’on donne (et je dis bien donne) le bac à des gens qui savent à peine lire et écrire correctement.
Quant aux « réformes d’envergure », si le collège unique, si le remplacement de la méthode syllabique par les méthodes dites globales, si l’objectif de 80% d’une classe d’âge au bac ne sont pas de « réformes d’envergure » je ne sais pas ce qu’il vous faut. De toutes façons il n’est aucunement besoin d’une « réforme d’envergure » pour changer le visage de l’éducation nationale. Une suite de petits changements tous dans le même sens suffit. Cette histoire a déjà été racontée très souvent dans de très nombreux livres.
Enfin pour ce qui est de dépenser plus dans les classes d’excellence, tout dépend comment vous comptez. Il est vrai par exemple que les lycées ayant des classes préparatoires dépensent plus par élève, mais c’est parce que les enseignants en classe préparatoire sont en général en fin de carrière et donc mieux rémunérés. Mais compter ainsi c’est additionner les choux et les carottes. De toutes façons cette question de la dépense n’est pas pertinente. Au-delà d’un certain niveau, médiocre, de dépense, les résultats scolaires ne sont pas corrélés avec les moyens mis en œuvre.
Nous avons dépassé ce niveau depuis bien longtemps.
Faute d'être informé, je lis vos billets en désordre.
RépondreSupprimerMalgré tout, je tente de présenter quelques objections :
1. La richesse crée la délinquance.
Dans la période de ma jeunesse, -fin 50s,début 60s- à part les blousons noirs qui étaient surtout des voyous (pas nécessairement voleurs) la délinquance n'était pas un fléau. (idem dans les pays très pauvres).
Ajoutons encore le rôle de la TV qui met en évidence les niveaux de fortune d'autant plus que cet instrument n'affiche qu'un mode de vie particulier.
2. homogénéité de la population.
Parmi mes copains (à Sévérac) j'avais un camarade gitan qui n'aurait jamais touché une fille de sa communauté alors que les non-gitanes étaient gibier disponible et je pense que cela peut s'appliquer aux "effets communautaristes" liés à l'immigration. Ajoutez encore la TV ...
Ah, mais René, juste en bas de mes billets et avant les archives il y a un petit gadget qui devrait vous permettre d'être prévenu de mes nouvelles publications. Je l'avais d'ailleurs ajouté à votre demande si je me souviens bien. Evidemment je ne l'ai jamais essayé moi-même.
RépondreSupprimerJe n'ai pas parlé de la télévision. Il y a un chapitre là-dessus dans Crime and human nature, mais les conclusions ne sont pas très probantes. Ceci dit depuis on est peut-être parvenu à d'autres résultats.