Les Etats-Unis sont souvent
perçus comme un cas à part au sein des pays occidentaux, du point de vue de la
religion. Alors que le lien au christianisme des populations de ces pays semble
devenir chaque jour un peu plus ténu, les Américains continuent à manifester
une religiosité qui semble vigoureuse. Cette perception correspond bien à une
certaine réalité, mais la religiosité indéniablement supérieure des Américains
ne doit pas nous masquer le fait que les Etats-Unis n’ont pas échappé au
mouvement de sécularisation qui emporte les pays occidentaux. Leur attachement
à la religion a globalement diminué depuis un demi-siècle.
Si nous regardons simplement la
proportion de ceux qui se déclarent sans religion, celle-ci a beaucoup augmenté
mais représente encore moins d’un quart de la population.
Toutefois, cette image d’une
Amérique encore très largement religieuse dans toutes les catégories de sa
population change si nous utilisons une définition plus large de l’irréligion,
pour y inclure ceux qui déclarent avoir une religion mais ne se rendent pas à
un office religieux plus d’une fois par an ; bref ceux qui sont religieux
en paroles mais pas en actes. La proportion de ces laïcs de facto est beaucoup plus importante, et elle n’est pas la même à
Belmont et à Fishtown : contrairement à une croyance assez répandue, la
sécularisation semble toucher davantage les classes inférieures que les classes
supérieures de la population américaine.
Enfin, si nous regardons la
partie la plus religieuse de la population, celle qui se rend régulièrement à
l’office et qui, de manière générale, participe activement aux activités
religieuses (ventes de charités, école du Dimanche, etc.), celle-ci ne
représente plus qu’une minorité de la population, particulièrement à Fishtown
où elle semble bien en voie de disparition.
Quelles sont les conséquences de
toutes ces évolutions ?
Charles Murray évoque deux
sortes de conséquences : les conséquences individuelles et les
conséquences collectives.
Sur le plan individuel, l’érosion
des vertus fondatrices signifie que « la poursuite du bonheur »
devient une tâche beaucoup plus difficile.
Parler de bonheur pourrait
sembler incompatible avec la méthode de la science sociale : le bonheur
n’est-il pas une notion subjective, insusceptible d’une définition
« opératoire » ?
Charles Murray ne pense pas qu’il
en soit ainsi. Il estime que la nature du bonheur n’est pas si difficile à
définir et qu’elle fait même l’objet d’un large consensus en Occident. Il
propose ainsi de s’appuyer sur ce qu’Aristote dit du bonheur dans l’Ethique à Nicomaque, et qu’il résume
de la manière suivante : le bonheur est une satisfaction durable et
justifiée avec la vie dans son ensemble ; ce qui est effectivement assez
fidèle (ou du moins pas trop infidèle) à ce qu’écrit « le maître de ceux qui savent » (selon la belle
formule de Dante).
Cette définition est toutefois
formelle. Quelles sont donc les activités susceptibles de procurer une
satisfaction de ce genre ?
Charles Murray suggère que, pour
être une source de profonde satisfaction, une activité humaine doit remplir des
critères rigoureux. Elle doit avoir été importante (nous ne retirons pas de
satisfaction profonde des choses triviales). Elle doit avoir demandé des
efforts, et même souvent beaucoup d’efforts (d’où le cliché « les bonnes
chose demandent des efforts »). Et nous devons avoir été responsable de
ses conséquences.
Il est peu d’activités qui
remplissent ces trois critères. Avoir été un bon parent remplit les
conditions. Avoir eu un bon mariage remplit les conditions. Avoir été un bon
voisin et un bon ami pour ceux dont les vies ont croisé la vôtre remplit
également les conditions. Et enfin, avoir été vraiment bon dans quelque chose -
bon dans quelque chose qui a mobilisé l’essentiel de nos capacités -
remplit ces conditions.
Cela amène Charles Murray à
conclure qu’il n’est que quatre domaines lesquels les êtres humains parviennent
à de profondes satisfactions : la famille, la communauté, la vocation, la foi.
Avec deux précisions : la communauté peut réunir des gens qui sont
dispersés géographiquement. La vocation peut inclure aussi bien les métiers que
les causes pour lesquelles nous nous engageons.
Peut-être serait-il possible de
discuter quelque peu cette conclusion, mais celle-ci semble substantiellement
correcte. Et il est possible de vérifier « scientifiquement » (c’est
à dire quantitativement) sa pertinence en utilisant les données fournies par le
General Society Survey (GSS). Parmi
les nombreuses questions posées aux personnes interrogées, l’une d’elle a trait
au bonheur : diriez-vous que vous êtes « très heureux », « assez
heureux », « pas vraiment heureux » ?
Bien évidemment, ce genre de
sondage laisse à désirer, ne serait-ce que parce que ceux qui répondent n’ont
pas nécessairement réfléchi sérieusement à la question du bonheur - l’inverse
est même le plus probable - et qu’un certain nombre de personnes sont donc
susceptibles de répondre qu’elles sont heureuses pour des raisons qui n’ont
rien à voir avec « une satisfaction durable et justifiée avec la vie dans
son ensemble ». Charles Murray est bien conscient de ces limites mais il
suggère que, néanmoins, ceux qui répondent qu’ils sont « très
heureux » ne sont sans doute pas trop loin du compte.
Par conséquent, en croisant les
réponses « très heureux » avec les quatre domaines définis précédemment,
nous obtenons une évaluation de la contribution au bonheur de chacun de ces
domaines d’activité. Et cette contribution apparait très substantielle. Pour le
dire en peu de mots, très peu de gens se déclarent « très heureux »
sans être en même temps mariés, sans avoir un travail qui les satisfasse, sans
être engagés dans la vie de leur communauté et sans avoir une foi religieuse
solide. Il n’est pas du tout nécessaire de remplir ces quatre conditions pour
se déclarer « très heureux » - et les deux domaines les plus
importants semblent être le travail et la famille - mais la probabilité de
donner cette réponse s’accroit notablement avec chaque condition remplie.
Si nous transposons ces données
aux deux quartiers imaginaires de Belmont et Fishtown nous découvrons, sans
surprises, que les habitants du premier se déclarent beaucoup plus souvent
« très heureux » que les habitants du second et que le bonheur,
mesuré de cette façon, a très substantiellement diminué à Fishtown.
Et il importe d’insister sur le
fait que cette divergence entre Belmont et Fishtown n’est pas due au fait que
les habitants de Belmont sont plus riches que ceux de Fishtown. L’argent ne
fait pas le bonheur, comme chacun est censé le savoir, et si nous avons parfois
l’impression du contraire c’est que nous attribuons à la richesse ce qui, en
réalité, est la conséquence des qualités personnelles qui sont aussi à
l’origine de la richesse. Etre doué pour son travail est un bon moyen à la fois
d’être heureux et de s’assurer des revenus importants, se marier est un bon
moyen à la fois d’être heureux et de voir ses revenus augmenter, etc.
"les deux domaines les plus importants semblent être le travail et la famille"
RépondreSupprimerHeureusement qu'il n'y avait pas de troisième domaine commençant par "p", sinon, là, personne ne répondait plus de rien.
On a eu chaud.
"l’argent ne fait pas le bonheur"
Mais ? On s'en fout du bonheur ! Nous, ce qu'on veut, c'est l'argent !!!
Ah, ces Suisses et leurs coffres-forts...
SupprimerMais vous l'avez déjà notre argent, alors de quoi vous plaignez-vous?
A la page 265, Murray explique pourquoi il n'a pas contrôlé le niveau de revenu. Il estime que ce n'est pas l'argent en soi qui rend les gens heureux. Les personnes riches sont plus heureuses que les personnes pauvres parce qu'ils possèdent des caractéristiques qui les ont rendu riches. Et ce sont ces caractéristiques là, précisément, qui les rendent plus heureux. Ni plus ni moins.
RépondreSupprimerC'est pourquoi l'auteur écrit :
Controlling for income as an explanation of happiness is as likely to mislead as to inform, wrongly attributing to income effects that are actually the result of qualities that produce both happiness and high income.
Intéressant, cette réflexion sur le bonheur. ça donne à penser.
RépondreSupprimerJ'espère bien. C'est le but.
SupprimerC'est sur le premier point que s'est porté mon intérêt.
RépondreSupprimerEn France (fille aînée de l'Eglise Catholique), j'ai observé une évolution du même type et certainement plus contrastée. Les derniers sondages donnent 16% de catholiques dont les participants réguliers à l'office dominical : 4.5%.
Suite à une discussion avec Meng Hu (Cf. ci-dessus) je lui ai fait part de mes observations : dans ma paroisse, il y a une seule messe rassemblant 150 fidèles; chez mon fils (Le Vésinet, population équivalente) il y a trois offices qui rassemblent chacun 500 fidèles; chez ma fille (St Jacques de Paris Vème) j'observe aussi une plus grande pratique.
Conclusion, aussi en France, Belmont a une meilleure pratique religieuse que Fishtown.
Par ailleurs, vivant à Sévérac durant l'été, une amie (soeur Marie-Renée) se plaint que les ruraux (tout est relatif) avaient abandonné la pratique religieuse. Seraient-ils revenus éthymologiquement des païens ?
Oui, je le crois. Vos observations confirment les miennes. Les catholiques vraiment actifs se recrutent plutôt parmi les CSP+.
SupprimerDans son livre Murray utilise plusieurs fois les données du General Social Survey. Ci-dessous le site :
Supprimerhttp://sda.berkeley.edu/cgi-bin/hsda?harcsda+gss10
Il y a des mois de cela, j'avais fait une découverte surprenante. J'ai hésité à en faire un billet parce qu'il n'y a aucune explication qui me venait à l'esprit.
Si j'entre ATTEND dans la case Row, DEGREE dans Column, YEAR(r:1990-2010) dans Column, et enfin RACE(1) dans Selection filter(s), je constate que les gens éduqués vont plus souvent aux églises. Soit.
Par contre, si j'entre GOD dans la case Row (à la place de ATTEND) je vois que les gens éduqués ne croient absolument pas en Dieu. C'est comme si les gens qui allaient aux églises ne croient pas en ce qu'ils prêchent, et les gens qui croient en Dieu seraient trop paresseux pour se rendre à l'Eglise. Murray en a effectivement touché un mot (page 203) et il y parle effectivement des croyants en parole mais pas en acte. Pourtant, la corrélation est totalement inversée : plus vous allez à l'église, moins vous croyez en Dieu. Je veux bien qu'il y ait des gens qui réclament croire en Dieu sans aller à l'Eglise, mais j'ai du mal à croire que les gens qui vont à l'Eglise soient sensiblement moins religieux que les gens qui n'y vont pas. Je ne crois pas que les non pratiquants se déclarent plus croyants en Dieu que ceux qui vont actuellement aux Eglises. Il faudrait que je relise une nouvelle fois ce chapitre.
Sinon, une question pour René. Vous savez si le christianisme est plutôt favorable ou non à la diversité, au multiculturalisme, au métissage ?
Je veux bien qu'il y ait des gens qui réclament croire en Dieu sans aller à l'Eglise, mais j'ai du mal à croire que les gens qui vont à l'Eglise soient sensiblement moins religieux que les gens qui n'y vont pas.
SupprimerOui, moi aussi. Il y a manifestement un problème.
Pour rajouter mon grain de sel à ce que dit René : c'est une question compliquée (le christianisme a deux mille ans d'histoire, et une tradition intellectuelle très riche, il ne faut jamais l'oublier) mais il est incontestable qu'il existe une forte tendance apolitique au sein du christianisme.
Cela signifie que les chrétiens sont souvent tentés d'oublier ce qui sépare les hommes pour ne voir que ce qui les rapproche. Il y a une tendance à oublier que l'humanité est nécessairement divisée en peuples, en nations, en races, etc.
C'est une tendance pernicieuse, mais qui a été combattue par une partie des chrétiens eux-mêmes, il faut le souligner. Il existe aussi des chrétiens très "politiques" et qui refusent d'écouter les sirènes du multiculturalisme. Pensez par exemple à ce que disait de Gaulle au sujet de la France blanche et chrétienne - de Gaulle a été toute sa vie un catholique pratiquant (un vrai).
Il me semble qu'aujourd'hui ce combat continue au sein de l'Eglise. Par exemple en France, la hiérarchie ecclésiastique a hélas plutôt succombé aux sirènes du progressisme, mais d'un autre côté ce sont parmi les catholiques pratiquants que l'on trouve certains des opposants les plus déterminés et les plus actifs à toutes les imbécilités progressistes.
Je pense avoir peut-être l'explication. Les individus à faible niveau d'éducation sont réellement religieux, mais d'une autre manière. Ils croient sincèrement en Dieu, mais ils ne vont pas à l'Eglise (un peu comme moi, disons). Peut-être que les personnes éduquées sont restées accrochées à la tradition. Je pense aussi que l'érosion de l'institution du mariage peut être un facteur. Il me semble que la probabilité d'aller aux Eglises est plus élevée si vous avez une famille et des enfants. Et également si vous vous comportez de façon responsable. Comme vous le disiez sur votre dossier Losing Ground, l'histoire imaginaire de Harold et Phyllis nous aide à comprendre que les aides sociales décourage l'effort et la responsabilité, qui a en retour un impact sur le déclin de la religiosité et la fréquentation à l'Eglise.
SupprimerAu passage, merci à René d'avoir répondu à ma question.
Disons, pour me faire comprendre, que ces gens qui affirment croire en Dieu ne sont pas religieux, càd religieux dans le sens où ils fréquentent régulièrement les Eglises, et pour qui la religion a une place importante dans la vie de tous les jours. Un exemple : prier avant les repas. Je suis sûr que cette pratique est moins courante chez les classes populaires.
Supprimer@ Meng Hu
RépondreSupprimerEn deux mots, distinguons Christianisme et chrétiens :
1. le message chrétien est très ouvert, au point que Marcel Gauchet a raison quand il définit le christianisme comme "religion de sortie de le religion". Il suffit d'écouter le discours de nos leaders (évêques) pour s'en convaincre.
2. les chrétiens, par contre, sont très respectueux de la République (étonnant?) au point d'être majoritairement opposé à tout ce qui la met en péril.
Donc pour répondre mot par mot, à votre question : pas de problème pour la diversité, multicul (destructeur), pas de problème pour le métissage tant qu'il s'agit de mélange de races de même culture).
Je n'ai aucun droit à m'exprimer, mais je pense dire ce que tout chrétien pense.
Sur le divorce (ou plutôt différence de vue) entre élite et peuple, je dirai que "accueil de l'étranger" et "rends à César ... rends à Dieu ..." ne sont pas appréciés également des deux côtés.
Peut-être que les citadins, qui comme chacun sait vivent égoïstement et isolés dans leur propriété, tentent de recréer un lien social en se déplaçant au culte ?
RépondreSupprimerChose que ne font plus les ruraux car, de toute manière, à la campagne, tout le monde se connait et qu'il y a bien plus d'occasions de se retrouver, autre que le dimanche ?
C'est une possibilité. En ce qui concerne l'étude de Charles Murray elle compare deux populations urbaines donc le phénomène que vous évoquez ne peut pas expliquer la baisse de la religiosité à Fishtown.
Supprimer@ Alpestris (ça m'est difficile d'utiliser l'autre étiquette^^)
RépondreSupprimerConcernant les urbains, votre remarque se comprendrait si on ne remarquait pas (comme moi revenu tardivement à la pratique) leur côté bourgeois apparemment égoïste (ça me gêne). Pour les ruraux, je ne vous suis pas.
Même si les bourgeois font preuve d'égoïsme, ils ont néanmoins besoin de liens sociaux. Ne serait-ce que pour se "montrer" : il faut bien un public pour cela.
RépondreSupprimerAyant expérimenté les deux univers (citadin et rural), j'ai cru remarquer que les campagnards vivent dans un monde géographiquement plus vaste mais socialement plus restreint, la densité d'habitant au m2 étant moindre.
Etant parfois isolés, ils tentent plus fréquemment de communiquer quand l'occasion se présente. Ils se contenteront même de voisins de "moyenne qualité", n'ayant pas d'autre choix possible.
Alors qu'en villes, saturées de populations diverses et variées, les citadins tâchent de se replier dans leur Lebensraum personnel et surprotégé. Ils restent néanmoins des humains pour qui l'échange social est une nécessité même si la société de consommation tente de les cantonner dans leur bulle.
Impossible de ne pas penser à Jules Renard et à son fameux " Si l'argent ne fait pas le bonheur , rendez-le ! ».
RépondreSupprimerBlague à part le biais de causalité, ici assez subtil, est extrêmement répandu sous un mode beaucoup plus grossier et avait le don de m'horripiler particulièrement lorsque je travaillais en contact étroit avec l'éducation nationale.
Chez eux c'est un véritable sport d'entreprise !
Pourriez-vous préciser, Dixie? Je ne suis pas sûr de voir ce que vous voulez dire.
SupprimerJe veux dire qu'il est bien excusable de faire un lien de causalité entre bonheur et argent car il ne saute pas aux yeux que des causes communes conduisent à la fois au sentiment de bonheur et à la richesse. Echapper à ce biais de causalité nécessite donc des informations supplémentaires, comme celles que vous donnez.
RépondreSupprimerPar contre, les erreurs de raisonnement identiques qui ont régulièrement cours dans l'éducation nationale me semblent moins pardonnables.
un exemple : de très nombreux enseignants et inspecteurs de l'éducation nationale considèrent que le "redoublement" de la grande section de maternelle (d'élèves ne comprenant pas les consignes) est à éviter ...car il serait la cause de difficultés scolaires à venir dans les plus grandes classes : ils l'ont compris en lisant des statistiques, sans voir que si les deux sont effectivement corrélés, c'est par un facteur commun....assez facile à identifier à mon avis^^
Je comprends mieux, même si je ne vois pas à quel "facteur commun" vous faites référence...
SupprimerNon vraiment, j'ai beau me creuser la tête, c'est un mystère ;-)
Tout cela est intéressant, mais les statistiques peuvent toujours être interprétées de plusieurs manières.
RépondreSupprimerPar exemple, cette idée selon laquelle, les riches seraient plus heureux parce qu'ils auraient des caractéristiques qui les rendraient à la fois riche et heureux, c'est aussi une hypothèse a priori.
En réalité, il est probablement impossible d'établir une causalité au bonheur, d'autant plus que la réponse à la question du bonheur n'est pas nécessairement corrélée avec un bonheur réel, bonheur réel dont il faudrait trouver une définition objective, c'est à dire qui ne dépende ni de l'observateur, ni du sujet, mission impossible, je pense.
On peut aussi faire l'hypothèse que les gens sont heureux d'abord, puis qu'ils développent des caractéristiques qui leur permettent de s'enrichir ensuite, mais qu'en réalité, ils sont nés heureux, et n'ont strictement aucune responsabilité dans ce fait, tout comme ils n'en ont pas dans le fait de s'enrichir.
dsl -> "il est probablement impossible d'établir une causalité au bonheur"
SupprimerNe le prenez pas mal mais j'ai rarement lu un commentaire aussi ridicule. Avez-vous seulement réfléchi au sens même de vos propos en le rédigeant ? S'il n'y a pas de causalité au bonheur, alors cela implique que les gens ne savent pas pourquoi ils sont heureux. Par ce fait même, cela signifie que les gens ne savent pas non plus pourquoi ils sont malheureux.
Si j'étudiais longitudinalement un échantillon de population, et que je trouve que le niveau du bonheur tel que rapporté par mes sujets a bondi suite à la naissance de leur premier enfant, je ne dois en aucun cas induire que le fait d'être papa ou maman rend heureux.
De même, si je poursuis mon étude longitudinale sur plusieurs décennies, et découvre que parmi les parents qui ont perdu leur enfant à un âge précoce, le niveau de bonheur tel que rapporté par ces individus là décline de façon dramatique, je ne dois en aucun cas induire que le fait de perdre un enfant est la cause même de leur chagrin.
Ayez un peu de bon sens, voulez-vous ?
Ce qui serait vraiment intéressant, c'est une étude statistique qui montre qu'on ne peut rien conclure des statistiques...
RépondreSupprimerUn autre exemple bien connu : la réponse de la croyance en Dieu dépend de la tournure de la phrase, on répond différement à "croyez vous en Dieu" qu'à "est ce que vous croyez en Dieu"
Voilà, c’est ça. On peut toujours soutenir tout et le contraire de tout, et on pourrait aussi soutenir l’exact contraire de tout ce que vous dites dans ces deux commentaires.
RépondreSupprimerDu moment qu’on peut se contenter de dire « on pourrait interpréter ça autrement », hein...
Mais comme dirait Elie Walach dans Le bon, la brute et le truand, le monde se divise en deux : ceux qui se contentent de constater qu’il n’y a pas d’opinion si apparemment absurde qu’elle n’ait été soutenue avec aplomb à un moment ou l’autre et qui en concluent « qu’on ne peut pas savoir », « qu’on pourrait dire autrement », etc. ; et puis ceux qui se prennent par la main et qui essayent de savoir, parmi toutes ces opinions contraires, lesquelles sont vraies et lesquelles sont fausses. Evidemment ça demande des efforts, ça vous expose au risque de vous tromper, et cela donne à la première catégorie de personne l’occasion de vous critiquer lorsque vous exposez les résultats auxquels vous êtes parvenus.
Manifestement Charles Murray appartient à la seconde catégorie, et moi j’appartiens à la catégorie de ceux qui préfèrent de très loin la seconde attitude à la première.
Allons, allons, ne le prenez pas comme ça. J'ai un goût pour la contradiction, voilà tout.
RépondreSupprimerEntre nous, vous ne pensez pas qu'il n'est pas vraiment nécessaire de lire ce Murray, et de faire toutes ses courbes pour comprendre que le mariage, la foi, la vocation sont des élements essentiels du bonheur ?
D'ailleurs, mieux vaut placer la foi tout en haut, parce qu'avec la foi, nul besoin d'avoir autre chose, "Cherchez d'abord le royaume de Dieu et sa justice, tout le reste vous sera donné par surcroît" Mt 6-33
Ah bon, il est donc possible de savoir certaines choses finalement? Je me disais aussi...
RépondreSupprimerCela étant dit, je vous donne raison sur le dernier point : il ne devrait pas être nécessaire de faire toutes ces recherches pour savoir que famille, foi et vocation sont des éléments essentiels du bonheur; pas plus qu'il ne devrait être nécessaire de faire de longues recherches pour savoir que les individus sont très inégaux en intelligence ou que les hommes et les femmes sont différents.
Mais comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises dans mes billets, à notre époque si sophistiquée certaines vérités d'évidence ont malheureusement besoin d'être "scientifiquement" démontrées pour être écoutées.
Voici par exemple ce que j'écrivais dans The bell curve : "Dans une certaine mesure, l’école classique ne fait guère que prouver de manière scientifique ce que le bon sens savait depuis la nuit des temps. Cela ne rend pas pour autant les travaux de cette école inutiles, car, de nos jours, il est devenu absolument nécessaire de fournir au bon sens l’appui de la science pour résister à la pression immense de ceux qui, parce qu’ils refusent les implications politiques qui découlent du bon sens, n’ont de cesse de crier que ce dernier n’est que la sagesse des imbéciles."
Cela s'applique à beaucoup d'autres sujets.
Et il est fortement conseillé de lire Murray, ça augmente sérieusement les chances de ne pas mourir idiot.
Bonjour Aristide,
RépondreSupprimerS'il faut être sympathique avec ses voisins pour être un petit gars heureux, je suis mal barré mais j'ai des excuses, il s'agit de gentils mahométans qui ont du mal à comprendre que je ne suis un soumis, parenthèses fermée.
Quant au fait que la religion contribue à la joie dans la vie, elle ne m' a jamais manqué.
Être un bon et un bon père , là ce n'est au mâle de répondre pour le mari et au géniteur pour les enfants mais de toute façons les réponses seront biaisées car femme a sa vision du mari parfait et pour les enfants cela se complique, un homme ne sait qu'à la fin de sa vie s'il dut un bon père. Ce n'est pas ma petite personne qui le dit mais un certain Aldo Naouri et puis ma réponse ne serait pas objective puisque je suis un papa extraordinaire et si un de mes "chiards" osaient simplement penser le contraire, je le lobotomise quoique l'éducation nationale s'en charge déjà.
Sur l'argent, certes il ne fait pas le bonheur mais il y contribue car il vaut mieux être riche et en bonne santé que pauvre et malade surtout en ce pays si en plus on est un français de souche(le pauvre étranger venu de loin pour nous montrer sa misère, lui il a le droit à l' AMD)
Exemple très simple, voir basique, cela fait plusieurs fois que je demande à mon gentil banquier de me prêter pour m'acheter une jolie voiture de collection (Rolls-Royce Phantom III Sports Sedanca de Ville-280.549 EUR), il refuse obstinément et bien si j'étais non seulement je ne lui demanderais rien ou alors il s'empresserait de me les donner en déroulant le tapis rouge à mon arrivée.
Certes , vous me direz que faire d'un tel véhicule, simple nos édiles socialistes nous interdisant de rouler à plus de 130 km/h sur autoroute que nous payons et encore pire ailleurs, j' ai décidé de rouler classe et de me faire plaisir.
Voilà,voilà!
Merci de lire mes sornettes, je sais je suis descendu du grenier mais il fallait pas laisser la clef sur la porte.
De toute façon , tout ce que vous écrivez étant parfait, je préfère écrire de réelles bêtises que des phrases idiotes qui me ferait passer pour un béotien.
Bonne journée, cher Aristide.