Je n’ai parlé jusqu’à maintenant
que du bien commun et de l’intérêt des enfants, parce que les deux sont
directement liés. Mais le mariage a bien d’autres avantages, d’abord bien sûr
pour ceux qui se marient, et je ne parle pas là des avantages accordés par la
loi. Pour le dire en aussi peu de mots que possible : pour la plupart des
êtres humains, un mariage heureux est une condition indispensable du bonheur.
Certaines personnes, plutôt rares, peuvent certes être heureuses sans vivre en
couple et bien entendu il existe des mariages ratés - certains même qui peuvent
ressembler à l’enfer - mais cela ne change rien au fait qu’hommes et femmes
gagnent en général grandement à vivre ensemble et à fonder une famille. Bien
évidemment, la complémentarité naturelle des hommes et des femmes, qui leur
rend possible et nécessaire le fait de vivre ensemble, ainsi que le désir tout
aussi naturel d’avoir des enfants, ne sont pas tout à fait suffisants pour
former des couples stables. La complémentarité des sexes implique la
différence, qui a son tour implique nécessairement de temps à autres conflits
et incompréhension. L’être humain a des désirs et des besoins multiples, qui le
poussent parfois dans des directions opposées. C’est aussi pour des raisons de
ce genre que l’institution matrimoniale a été inventée : pour soutenir la
meilleure part de notre nature et pour nous aider à adopter le mode de vie le
plus susceptible de s’avérer satisfaisant sur le long terme.
En bref, se marier ne rend pas
nécessairement heureux, mais il est bien difficile d’être heureux si l’on n’est
pas marié - encore une fois, toutes exceptions mises à part.
Il vous en faut des
preuves ? La science sociale vous en fournira, soyez tranquille. Elle vous
fournira le genre de preuves qu’elle est capable de fournir, bien sûr. Elle
vous parlera du bonheur tel que peuvent le mesurer des questionnaires ou des
entretiens, elle vous parlera d’éléments tangibles et mesurables comme les
revenus ou la santé. Vous aspirez à des descriptions plus exaltantes et à des
preuves plus subtiles ? Eh bien, je ne sais pas moi, lisez Jane Austen,
lisez Rousseau, lisez l’immense trésor de la littérature occidentale qui vous
tend les bras.
Mais, pour le dire franchement,
il y a quelque chose d’un peu triste à devoir prouver de telles choses et à
argumenter pied à pied pour convaincre de ce qui devraient être des évidences.
C’est une époque bien morose que celle où il faut défendre les bienfaits de la
famille et où hommes et femmes en viennent à douter qu’ils soient fait pour
vivre ensemble.
Revenons donc à notre sujet
principal.
Soit, le mariage sert le bien
commun, c’est entendu, mais enfin, n’êtes vous pas en train de nous parler de
quelque chose qui d’ores et déjà n’existe plus ? et quel mal produirait
donc le fait de permettre à des couples de même sexe de se marier ?
Ces questions sont pertinentes, prenons
les dans l’ordre.
Tout d’abord, le mariage, tel
qu’il a été défini jusqu’ici, existe-t-il encore dans un pays comme la
France ?
Oui et non. Il est incontestable
que la conception traditionnelle du mariage a été considérablement affaiblie
par une série de facteurs, au premier rang desquels la diffusion de la
contraception et les changements législatifs visant à diminuer les avantages
légaux attachés au mariage et à rendre sa dissolution plus facile. De ce point
de vue, l’alignement du régime juridique de la filiation naturelle sur celui de
la filiation légitime et les réformes successives visant à faciliter le divorce
ont été primordiales.
Aujourd’hui, l’idée que le cadre
normal de la sexualité devrait être celui du mariage est devenue quasiment
incompréhensible à la plupart de nos contemporains, et l’idée qu’un mariage
devrait, sauf exceptions, être contracté pour toute la vie, « jusqu’à ce
que la mort nous sépare », se porte à peine mieux. Dès lors le mariage ne
joue plus que très imparfaitement son rôle principal qui est, rappelons-le, de
canaliser la sexualité et de lier procréation et parentalité. Tout cela est
vrai.
Cependant, si le mariage n’est
plus que l’ombre de ce qu’il était, il existe encore, tant dans les lois que
dans les mœurs. Le mariage continue d’offrir certains avantage légaux, sa dissolution
reste plus compliquée que celle d’une union libre (ou d’un PACS), il continue
de procurer une certaines protection aux femmes et aux enfants. Par ailleurs,
aussi étonnant que cela puisse paraitre, certaines personnes continuent à se
marier. Des hommes et des femmes s’obstinent à sacrifier aux rites
« bourgeois », « passéistes », « obscurantistes »
de la bague au doigt, de l’engagement solennel, voire, horribile dictu !,
des fiançailles et de la bénédiction nuptiale. C’est à désespérer du féminisme
et de l’éducation nationale.
Le mariage est donc mal en point
mais il n’est pas mort. Et ce qui a été fait peut, au moins en partie, être
défait.
Ne prenez pas cet air étonné. Les
lois, tout comme les opinions, ne sont pas éternelles. Les unes et les autres
peuvent être changées. Le point même où nous en sommes rendus - discuter de la
possibilité d’ouvrir le mariage aux couples de même sexe - le prouve au-delà de
tout doute raisonnable. Oui, il est parfaitement envisageable de modifier la
législation sur le divorce, sur la filiation, sur la fiscalité, pour redonner
au mariage une partie de son lustre d’antan ; de même qu’il n’est
nullement déraisonnable d’espérer que nous en revenions à une conception plus
sensée des rapports entre les hommes et les femmes - et d’œuvrer en ce sens.
Ce qui nous amène à la seconde
question : en quoi le « mariage homosexuel » poserait-il
problème ?
Précisons d’abord que le plus
probable est que, si la possibilité leur en est offerte, peu de couples
homosexuels se rendront chez monsieur le maire, mais que le nombre ne change
absolument rien à l’affaire. Ce qui rend problématique le mariage homosexuel
c’est l’évolution conceptuelle qu’il traduit et en même temps qu’il induit. Dès
lors que les couples de même sexe ont la possibilité de se marier, le mariage
n’est effectivement plus rien d’autre qu’une « déclaration d’amour
solennelle entre deux être qui s’aiment » (quand au fait que cette
possibilité ne restera pas longtemps cantonnée à « deux êtres », j’en
parlerai dans un autre billet). Le lien entre sexualité, procréation et
parentalité est définitivement rompu, et le seul fondement de
« l’engagement » matrimonial est l’amour que se portent les mariés.
La conséquence nécessaire est qu’il n’existe aucune raison de faire durer cet
« engagement » plus longtemps que ledit amour. Pourquoi donc le
mariage devrait-il être, en principe, pour la vie, si l’amour n’est pas pour la
vie ? Et qui peut promettre qu’il aimera demain celui ou celle qu’il aime
aujourd’hui ? Le cœur a ses raisons...
Non seulement divorcer deviendra
inévitablement aussi aisé que de se marier, mais l’on peut raisonnablement
penser que l’obligation de fidélité disparaitra elle aussi du
« contrat », dans la mesure où le militantisme homosexuel s’est
toujours rangé sous la bannière de la « libération sexuelle », « libération »
dont le dogme fondamental est que n’importe qui devrait pouvoir coucher avec
n’importe qui quand ils le désirent. Et puis, pourquoi diable le législateur
devrait-il sanctionner l’infidélité, dès lors que le mariage n’est plus destiné
à lier sexualité, procréation et parentalité ? A chacun de s’arranger
comme il veut avec ses appétits et son ou ses partenaires, et mort aux tabous
judéo-chrétiens !
En bref, le mariage homosexuel
signifie la mort du mariage. Le nom seul subsistera de cette institution qui
aura perdu toute efficacité et toute raison d’être. Au fait, pourquoi donc les
pouvoirs publics devraient-ils se soucier d’offrir une consécration solennelle
à ceux qui disent s’aimer ?
En second lieu, le mariage
homosexuel ouvrira inévitablement la voie à l’adoption et à la procréation
médicalement assistée pour les couples homosexuels.
A ce jour, aucune étude
définitive n’existe qui permettrait de trancher la question : être élevé
dans un « contexte homoparental » est-il nuisible pour les
enfants ? Toutefois la très abondante littérature qui conclut à la
supériorité de la famille « traditionnelle » (papa, maman, et leurs
enfants biologiques) sur les autres
formes de « famille » (monoparentale, recomposée, etc.) incite très
fortement à penser que cela doit être le cas. L’une des raisons, en effet, qui
explique la supériorité de la famille « traditionnelle » sur les
autres est - Ô surprise ! - qu’hommes et femmes sont différents et, par conséquent
que, en règle général, chaque sexe apporte une contribution qui lui est propre
à l’éducation des enfants. Au surplus, le fait qu’il n’existe aucune preuve de
l’innocuité du « contexte homoparental » devrait être une raison
suffisante pour que le législateur refuse de donner sa caution à
« l’homoparentalité ». A moins d’accepter de considérer les enfants
comme des rats de laboratoire dont le bien devrait être subordonné au désir
d’expérimentation sociale des adultes.
Par ailleurs le mariage
homosexuel ne pourra que miner encore davantage l’idée que les enfants ont
besoin de leur père et de leur mère pour s’épanouir, déliant donc encore un peu
plus les hommes de l’obligation morale d’assumer la responsabilité des enfants
qu’ils engendrent. Le mariage pour les homosexuels se payera très normalement
chez les hétérosexuels par encore plus de naissances hors mariage, encore plus
de « familles » monoparentales ou recomposées, et ce seront les
enfants qui seront les premiers (mais non les seuls) à acquitter la note.
Enfin, il faut ajouter que le
mariage homosexuel serait une dégringolade supplémentaire sur la pente du
relativisme moralisateur, de l’ingénierie sociale, de l’égalitarisme fanatique.
Le mariage homosexuel repose sur la négation de la différence naturelle des sexes,
sur la négation des besoins naturels des enfants, sur la négation des limites
que la nature humaine impose à nos désirs d’égalité et de liberté. Cette guerre
contre la notion de nature humaine a déjà fait des dégâts considérables, à
l’école, au sein de la famille, dans la société toute entière. Nous ne pouvons
tout simplement pas nous permettre d’abandonner une nouvelle position à
l’ennemi, car en la matière toute défaite dans un domaine a pour effet
d’affaiblir la résistance dans tous les autres. Ainsi, et quoiqu’en disent les
partisans du mariage homosexuel, il est inévitable que ledit mariage ouvre la
voie à bien d’autres arrangements familiaux et matrimoniaux, dont la polygamie
sera peut-être, hélas, le plus anodin. Nous en reparlerons.
Bon, admettons tout ce qui
précède. Un problème de taille subsiste pourtant. N’avez-vous pas l’impression
de mener un combat perdu d’avance ? A quoi servirons toutes ces
manifestations, toutes ces protestations, toute cette argumentation ?
Ignorez-vous que le Parti Socialiste et ses alliés ont la majorité absolue à
l’Assemblée Nationale ? N’est-il pas clair comme le jour qu’ils mettront
toute leur énergie a faire adopter cette « promesse du candidat
Hollande », pour donner un os à ronger au « peuple de gauche »
qui se désespère, et se désespérera chaque jour davantage, de la situation
économique et de l’abandon d’autres promesses, comme le droit de vote des
étrangers ? Il y va pratiquement de leur survie politique. Allons mon ami,
vous vous êtes bien battu, mais la guerre est terminée. Rentrez chez vous.
Il est vrai que le rapport de
force politique du moment est défavorable, et le plus probable est que les
partisans du mariage homosexuel parviendront à leurs fins, il serait vain de le
nier.
Voilà où nous ont conduit la
lâcheté et l’irréflexion de générations d’hommes politiques dits de droite (car
après tout, que la gauche soit favorable au mariage homosexuel, c’est dans
l’ordre des choses), voilà où mène le refus de se battre et de défendre
nettement la famille afin de ne pas encourir le reproche d’être « passéiste »
et « homophobe », voilà comment une bataille qu’il semblait
impossible de perdre est pourtant sur le point d’être perdue. Ceux qui ont
permis que cela arrive mériteraient à coup sûr l’exécration des générations
futures, et la recueilleront sans doute.
Néanmoins le désespoir n’est pas
de mise. Une bataille politique n’est jamais perdue avant d’être menée, et l’on
a déjà vu des majorités parlementaires que l’on pensait irrésistibles se
fracasser sur une mobilisation populaire inattendue. L’adversaire a apparemment
l’avantage, mais il n’a pas encore la victoire, loin de là.
Et même si la bataille
parlementaire devait être perdue, cela ne signifierait pas qu’il était inutile
de se battre. Le temps de la politique n’est pas celui des idées. Ce qui a été
semé par l’argumentation peut parfaitement germer de manière inattendu, bien
après la fin de la bataille politique, et ressusciter une opposition que l’on
croyait éteinte. Se battre jusqu’au dernier carré, et même au-delà, puisque
dans ce genre de conflit la défaite des combattants n’entraine pas leur mort,
peut contribuer à maintenir vivant le souvenir de ce qui a été perdu et
inspirer le désir et l’espoir d’un retour des choses. La lutte d’aujourd’hui
peut devenir un phare pour nos descendants qui continueront à vivre dans les
ténèbres progressistes, et le simple fait de s’être battu, et d’avoir constaté
la nullité intellectuelle de l’ennemi, encourage à recommencer dans d’autres
domaines, à d’autres occasions.
Ne vous laissez pas intimider par
les affirmations de nos adversaires selon lesquelles nous irions à rebours du « sens
de l’histoire » ou de « l’évolution de la société ». La société
n’évolue pas toute seule, c’est nous qui la faisons évoluer, le futur n’existe
que comme prolongement de nos actions présentes, et celles-ci sont entièrement
en notre pouvoir.
Alors gardez votre poudre sèche
et tirez lorsque vous verrez le blanc de leurs yeux. Le moment décisif arrive.
***
Pour appuyer tout ce qui vient
d’être dit, quelques références.
Tout d’abord ces deux articles
disponibles en ligne, qui reprennent en détails les points évoqués sur la
famille, et en ajoutent d’autres. Ici et ici. Chaque article contient des références
bibliographiques.
Ensuite, procurez-vous Coming Apart et lisez le chapitre consacré
à la famille. Les notes de ce chapitre contiennent elles aussi de nombreuses
références bibliographiques sur le sujet.
Sur la question des différences
hommes/femmes vous pouvez consulter les billets que j’ai consacré au féminisme,
qui renvoient à plusieurs livres et articles.
Avec tout ça vous avez de quoi
vous occuper longtemps et profitablement.
Artémise va-t-elle choisir sur son livret de famille, Parent1 ou Parent2 ?
RépondreSupprimerGros malin, je suis déjà mariée. Il y a donc écrit père et mère sur mon livret.
Supprimer"Cette guerre contre la notion de nature humaine a déjà fait des dégâts considérables,"
RépondreSupprimerC'est étrange que toutes ces réformes sociétales qui sont bien une "guerre contre la nature humaine" trouvent leur origine dans une idéologie valorisant l'être humain.
On tue Dieu en voulant le remplacer par l' Homme (générique), c'est donc quelque part qu'on veut penser l'homme comme façonnant son propre destin, selon une morale et une pente positive, en bref, on croit en l'Homme plutôt qu'en un ou des dieu(x).
Et on fait ça en partant en guerre contre la nature humaine et la société que l'homme s'est forgée au cours des millénaires. Ya quelque chose qui ne va pas.
Meilleurs voeux pour 2013, Aristide !
Eh oui, nos progressistes qui se veulent des humanistes sont bien incohérents puisque, dans le fond, pour eux l'homme n'existe pas vraiment.
SupprimerBonne année à vous aussi, Carine (si ce n'est pas déjà fait).
Excellent et indispensable diptyque ! Je me félicite d'avoir attendu la parution du second pour lire les deux d'une seule coulée. Et vous nous fournissez-là toute une batterie d'arguments qui resteront précieux.
RépondreSupprimerMerci Didier. Il est vrai que je fait des feuilletons ce qui n'est pas forcément du goût de tout le monde, mais je n'aurais pas les moyens d'alimenter mon blog régulièrement sans cela. Et puis je dois penser à tous ceux qui me lisent au bureau et qui ne peuvent pas passer beaucoup de temps à lire quelque chose sur l'écran sans se faire repérer par leur chef...
SupprimerAvec les maladroits la rétroactivité n'est pas exclue...
RépondreSupprimerSuperbe texte ! J'en voudrai d'autant plus à ma mémoire d'être si piètre et de ne peut-être retenir de votre discours que son excellence !
RépondreSupprimerC'est déjà quelque chose et suffit à me réjouir. Mais n'hésitez pas à le diffuser autour de vous (cela vaut d'ailleurs pour tous ceux qui l'apprécient), peut-être que d'autres auront meilleure mémoire, et les petits ruisseaux faisant les grandes rivières...
SupprimerMerci Aristide ! Comme Jacques, j'ai la mémoire qui flanche bien trop souvent.. mais l'utilisation de vos arguments dans quelques conversations en permet, je l'ai constaté, l'appropriation ( j'cause comme dans l'éduc nat ).
RépondreSupprimerDe plus, il se dégage de vos textes une combativité aimable mais également très solide, une sorte de façon d'être têtu (ah ah ah) , d'enfoncer les clous alors que le monde entier semble retenir votre bras, qui sert de modèle et encourage.
Vous allez me faire rougir. Heureusement que ça ne se voit pas sur le net.
SupprimerPour ce qui est de la mémoire, je crois que nous en sommes tous là : combien de fois je m'en suis voulu, après coup, de ne pas m'être souvenu de cet argument imparable qui aurait cloué le bec à mon interlocuteur sur tel ou tel sujet.
J'ai l'esprit de l'escalier, et c'est aussi pour cela que je préfère l'écrit à l'oral.
Tout d'abord, bravo. mais je répète ce qui fut dit plus haut.
RépondreSupprimerJuste une remarque :
"que la gauche soit favorable au mariage homosexuel, c’est dans l’ordre des choses". Non, ce qui est dans sa nature (ce qui définit sa FOI) c'est le progressisme
1. Donc, si un lobby veut gagner, il faut qu'il monter qu'il défend un progrès.
Dans un autre blog, la discussion a été présentée (sans intention de l'auteur) avec association entre le "mariage pour tous" et la discrimination raciale.
Il suffit de présenter les choses sous l'angle de la discrimination pour montrer que le progrès accompli dans le deuxième cas devrait entraîner naturellement le progrès à accomplir dans le premier.
2. de nombreux socialistes sont opposés à cette reforme. ET certains sont prêts à participer à la manifestation du 13 janvier. La dernière en date viendra de Nîmes : Georgina Dufoix (ex-ministre de F. Mitterrand) avec son mari.
Et ce ne sera pas la seule.
J'entends bien René, mais il me semble que le progressisme conduit assez aisément au "mariage pour tous" et autres fantaisies égalitaristes.
SupprimerQuant au fait que des gens qui se disent socialistes soient contre ledit "mariage", cela ne signifie pas grand chose, après tout il y a bien des gens qui se disent de droite qui sont pour...
Si cela peut vous intéresser Aristide, allez voir sur le General Social Survey.
Supprimerhttp://sda.berkeley.edu/cgi-bin/hsda?harcsda+gss10
Tapez
HOMOSEX1 dans la case Row
et POLVIEWS dans la case Column
Enfin, RACE(1) dans Filter.
Vous pouvez aussi ajouter une autre variable dans Filter, genre YEAR(1990-2010) si vous voulez limiter la période à 1990-2010. En revanche, il faut laisser des espaces entre RACE(1) et YEAR(1990-2010). Notez que Filter est la seule case vous autorisant à entrer plusieurs variables (autant que vous voulez). Comme toujours, je le recommande. C'est un outil intéressant, et amusant.
Vous n'êtes pas obligé d'écrire les variables en majuscules. Cochez "question text" puis "Run table". Que voyez-vous ? Que plus vous êtes conservateurs, plus vous êtes opposés à l'homosexualité. (il y a une case SEARCH dans la colonne de gauche. Vous pouvez taper les critères de recherches que vous désirez. Ou juste cliquer sur les icônes en forme de livre, pour faire dérouler les variables.
Je pense que c'est assez cohérent avec ce que dit Kanazawa (que je cite souvent, vous l'avez remarqué), à propos du fait que les gens conservateurs n'aiment pas trop les idées bizarres, inhabituelles. Ils ont tendance à militer pour que les choses ne changent pas, ou pas trop vite.
Je recommande aussi de décocher la case Weighted, et de cocher Unweighted à la place, sinon vous n'aurez pas forcément une idée claire sur la taille de l'échantillon (N of cases to display).
SupprimerMarrant : le résultat avec RACE(2) à la place de RACE(1) nous donne les sentiments des Noirs Américains sur le sujet – à faire s'étrangler tout progressiste qui se respecte.
SupprimerAh, mais eux ils ont le droit d'être réactionnaires, ils sont Noirs.
SupprimerBonjour Aristide,
RépondreSupprimertout bien cela, si un jour j'ai le temps, il faudrait que certains fassent la synthèse de vos textes, genre points clés: argument et exemple.
Bon tout cela, hier je suis tombé sur un quelconque débat sur itélé, je crois, genre deux de droite et deux de gauche.
Premier débat: le mariage homosexuel, argument des "de gauche": "la société évolue, il y a des déjà des personnes qui vivent en couple et qui ont des enfants..." argument principal c'est la société qui évolue, il faut que les contrats évoluent.
Deuxième débat: les discussions entre les partenaires sociaux, patrons et syndicats...argument des de droite: "la société évolue, le monde du travail évolue, il faut que les contrats évoluent...", les de gauche répondent "Mais non pas du tout, ce qui est acquis est acquis, on y touche pas, c'est une institution..."
Autre à Noël: j'ai dû batailler avec de farouches union européistes ( je parle toujours d'Union Européenne et non d'Europe...), en ressortant deux ou trois munitions que vous nous aviez fournis dans de précédents billets, bon cela commence à faire mouche...Mon combat contre l'UE, d'année en année, mes arguments portent de plus en plus, les leurs, de moins en moins, ce sont vraiment des cache-misère, et j'ai remarqué le problème des gens c'est la peur...
Ah ah, c'est tout à fait ça! On est toujours le conservateur de quelqu'un.
SupprimerC'est d'ailleurs pour cela que, si j'accepte volontiers de me qualifier de conservateur dans le débat politique ordinaire, je ne trouve pas ce qualificatif très éclairant. La vraie question, c'est toujours de savoir ce que l'on veut conserver, et pourquoi.
Le plus beau dans cette histoire, c'est que le président de la France, qui va pondre une loi sur le "mariage pour tous" , s'est bien gardé de passer devant Monsieur le Maire, lui !
RépondreSupprimerIl a fait des gosses à Ségo, ce qui est son droit, il l'a plaquée (facile !), vit avec sa concubine (son droit aussi s'il n'était pas président…), qui est encore mariée à un autre…
Bref, et ça nous donne des leçons de morale et de savoir-vivre.
Le mariage pour tous, certes, mais pas pour "moi, Président."
On a l'air malin aux yeux du monde entier. Ce type est né pour nous ridiculiser.
Oui, ça va être long, très long... et on n'est même pas sûr d'avoir mieux après!
SupprimerBonjour Aristide,
RépondreSupprimerje reviens vers chez vous pour mettre un argument de plus qui prolonge le débat. Un des élements des pro-mariages homos, c'est de dire cela ne vous enlève rien.
C'était pareil avec le pacs, or aujourd'hui 95% des pacsés sont des hétéros et on comprend sans trop de problème qu'une bonne partie de ces 95% se seraient mariés et non pacsés si il n'y avait pas eu le pacs. Donc le pacs est clairement un outil de destruction de l'institution mariage.
D'autre part, avec la PMA et la GPA qui arrivent aussi visibles que "an elephant in the room", on va avoir donc la PMA pour les lesbiennes mariées ou non, puis au nom de l'égalité la GPA pour les couples homos et enfin de compte au nom de l'égalité la GPA pour des couples mariés hétéros, donc d'ici quelques années on pourrait très bien avoir une femme d'une 30aine d'années mariée et tout avec un homme et qui veut une GPA pour ne pas mettre des batons dans les roues de sa carrière ou encore car elle ne veut pas perdre sa taille 36( on voit bien le medef d'une Parisot tout à fait favorable à la GPA comme cela l'employée n'a plus de congé maternité)...et les robes qui vont avec. Ces perspectives sont absolument vertigineuses...on arrive de plus en plus dans la conclusion des particules élémentaires, si j'ai bonne mémoire, avec une reproduction totalement asexuée, et on dit que ce sont ces gens-là les libertaires, les gens qui ont la sexualité la plus aboutie...
Vous avez tout à fait raison. Bien sûr que le mariage des homosexuels enlève quelque chose à tous les autres. Il enlève tout simplement les bénéfices possibles de l’institution matrimoniale, car le mariage ne PEUT PAS subsister dès lors qu’il est ouvert aux couples de même sexe. Le nom demeure mais la chose elle-même a disparu.
SupprimerC’est à peu près la même chose pour la disparition juridique de la bâtardise : cela affecte, au moins potentiellement, toutes les familles, tous les enfants. Ce que l’on enlève aux autres enfants, c’est précisément leur caractère légitime. Et ce n’est pas rien.
De la même manière, en cessant de distinguer entre les pauvres méritants et les pauvres non méritants, on enlève inévitablement quelque chose aux pauvres méritants : leur mérite. Et c’est énorme. J’en ai parlé dans Losing ground.
On pourrait multiplier les exemples pendant longtemps.
D’une manière générale, il est essentiel de comprendre qu’aucun de tous ces nouveaux « droits » que nous concoctent nos gouvernants ne peut jamais être gratuit, à aucun sens du terme.
En ce qui concerne la PMA, la GPA, etc. il est totalement évident que ce sera la prochaine étape. Des gens qui sont prêts à ouvrir le mariage aux couples de même sexe sont tout simplement dépourvus de l’outillage intellectuel pour résister à ce genre de demandes. Ils peuvent bien raconter ce qu’ils veulent aujourd’hui, le résultat est aussi certain que deux plus deux font quatre. C’est juste une question de temps.
Bon.
RépondreSupprimerJ’ai regardé le « Mots-Croisés » sur le mariage gay.
Etonamment, c’est encore le prêtre catholique qui a le mieux parlé. Les deux pouffes de gauche étaient incapables d’assurer qu’un enfant pouvait se contenter de deux personnes du même sexe comme parents. Elles se sont contentées de dire que les pays où c’était déjà le cas ne semblaient pas rencontrer de problèmes… pour l’instant.
Gollnisch a eu une très belle envolée en trouvant étrange que les Verts, qui sont tellement prompts à faire respecter l’ordre naturel, se lancent ainsi dans une expérience d’apprentis sorciers quand il ne s’agit plus d’environnement, mais d’êtres humains.
Aucun référendum ne sera bien-sûr réalisé sur la question. De toute manière, en France, il n’y a eu que 11 référendums depuis 1958 alors qu’il y en a eu plus du double en Suisse, uniquement en 2012. Ce n’est donc pas encore cette année que la République demandera quoique ce soit à son peuple « souverain ».
De plus, les lesbiennes pourront se faire inséminer mais les homos mâles ne pourront pas bénéficier de mères porteuses. Donc l’argument de la belle loi « égalitaire » et « paritaire » se casse la gueule sur le plancher glissant de la réalité.
Bref, tout cela donne une telle impression de foutage de gueule, d’amateurisme, de décisions prises sur un coin de table qu’on n’est vraiment plus étonné : la décadence, c’est maintenant !
Ma seule consolation est d’être assez âgé pour avoir brièvement connu la France d’Avant. Celle d’Aujourd’hui n’est déjà pas très ragoûtante, mais je n’ose même pas imaginer celle de Demain.
Vous avez bien du courage de vous infuser ce genre d'émissions. Personnellement cela fait longtemps que je ne regarde plus que le sport et certaines séries. En ce moment d'ailleurs je découvre Game of thrones. Ca a l'air pas mal du tout (oui, je sais, rien à voir avec le mariage homo, mais on n'est pas obligé de tout le temps parler boutique).
SupprimerAh... mais je fais pareil avec les émissions politiques suisses: j'évite.
SupprimerJe ne regarde que les débats sur les chaines française en me disant que c'est de la fiction, c'est pas possib' autrement... ce qui m'apporte une certaine récréation, je dois bien l'avouer.
"Game of Thrones", c'est bien joli, mais cela ne vaut pas "Des Paroles et des Actes" au niveau scénario... et le nain joue 'achement bien son personnage, que je trouve.
Mobilité économique et structure familiale: https://ifstudies.org/blog/economic-mobility-and-family-structure-an-interview-with-richard-reeves
RépondreSupprimerIl est clair que faire parti d'une famille traditionnelle est un énorme avantage