Dans quelques semaines auront
lieu les élections présidentielles américaines. L’occasion est donc bonne pour
essayer de comprendre un peu mieux la politique de ce pays sur lequel nous
avons tous, ou presque, des opinions, souvent bien arrêtées, mais plus rarement
de solides connaissances.
Nul besoin pour cela d’apprécier
particulièrement les Etats-Unis, même si bien évidemment être favorablement
disposé peut faciliter les choses. Il suffit simplement de reconnaitre que la
république américaine est aujourd’hui la nation indispensable de l’Occident.
Que notre avenir, à nous Français, à nous Européens en général, est
inextricablement lié à celui des Etats-Unis. Que nous dépendons, sur les
questions les plus importantes, des décisions prises aux Etats-Unis, et que
l’inverse n’est pas vrai, ou pas vrai au même degré.
Il y a là un fait, blessant sans
doute pour notre orgueil, mais qu’il me semble impossible de contester
sérieusement. Par conséquent, mieux connaitre la politique américaine est notre
intérêt bien compris, que nous soyons américanophiles ou pas (en ce qui me
concerne j’ai déjà eu l’occasion de dire quelle était ma position à ce sujet).
Pour y contribuer, j’ai choisi de
vous présenter la traduction d’un chapitre d’un livre intitulé Designing a polity - America’s constitution
in theory and practice, par James W. Ceaser. Le sujet de ce chapitre est,
pour parler de manière familière, la droite américaine, ou ce que James Ceaser
appelle « le mouvement conservateur moderne ».
L’intérêt pour nous, qui ne
sommes pas Américains, me parait double. D’une part, bien évidemment, mieux
connaitre cette droite américaine qui sera peut-être bientôt à nouveau aux
commandes du pays. Mais, d’autre part, les débats qui agitent le mouvement
conservateur américain ne sont pas sans analogie avec ceux qui traversent la
droite française, entendue au sens large. Par conséquent, les analyses de James
Ceaser trouveront peut-être un certain écho même parmi les plus indifférents à
la politique américaine, pourvu seulement qu’ils s’intéressent à la politique
française.
L’annexe notamment, qui porte sur
les rapports entre conservatisme et libéralisme, devrait, je crois, rencontrer
les préoccupations de certains d’entre vous.
Je n’ai pas traduit les quelques
notes de bas de page originales, qui ne me semblaient pas indispensables à la
compréhension du texte. En revanche j’ai rajouté des notes personnelles afin de
faciliter la compréhension pour le lecteur français, qui n’est pas
nécessairement familier avec les arcanes de la vie politique américaine.
Etant donné sa longueur, et les
contraintes du format blog, il m’a semblé nécessaire de scinder l’article en
deux pour le rendre plus digestible. La suite sera donc publiée la semaine
prochaine.
Je remercie enfin James Ceaser de
m’avoir autorisé à traduire et à publier ce chapitre de son livre.
Quatre têtes et un cœur : le mouvement
conservateur moderne
Extrait de Designing a politiy, par James Ceaser
Il a été dit, en manière de
plaisanterie, que de nos jours aux Etats-Unis l’union du mouvement conservateur
est maintenue par deux vérités évidentes par elles-mêmes[1] :
Barack Obama et Nancy Pelosi[2].
Comme beaucoup de remarques de ce genre, celle-ci contient une part de vérité.
Une bonne partie de l’unité qui existe entre les conservateurs provient de leur
antipathie partagée envers le libéralisme[3].
Cette aversion est le cœur unique qui bat dans la poitrine des composantes
diverses et souvent querelleuses du mouvement conservateur. Si, par quelque étrange
arrêt du destin, le libéralisme venait à cesser d’exister demain, le
conservatisme commencerait à se fractionner dès le lendemain.
Il n’y a pas de honte, en
politique, à s’appuyer sur la force de cohésion que fournit un ennemi commun.
L’Amérique est un vaste pays, dans lequel un mouvement ne peut espérer
remporter une majorité que par une coalition. Le conservatisme est une
coalition de ce genre. D’un point de vue théorique, celui-ci est composé de
quatre têtes qui tirent d’un même cœur le sang qui les irrigue : le
traditionalisme, le néoconservatisme, le libertarisme, et la droite religieuse.
Le conservatisme est un mouvement caractérisé par ce que l’on nommait autrefois
- avant que le multiculturalisme ne prenne le terme en otage - la diversité.
Le libéralisme, lui aussi, est
une sorte de coalition. Il a de nos jours un noyau plus militant dont les
membres se sont donnés le nom de « Progressistes », et une frange
moins nombreuse et plus modérée, les blue
dogs[4]. L’antipathie
à l’égard de leurs opposants a également été vitale pour les libéraux afin de
soutenir leur mouvement, comme le montre leur bienfaisante aversion envers
George W. Bush et Sarah Palin. Mais il existe une différence importante entre
les deux coalitions. Le conservatisme est intellectuellement plus hétérogène
que le libéralisme. Les têtes ou les parties composant le conservatisme sont
venues à l’existence en des temps et en des circonstances différentes, et elles
n’ont jamais prétendues être guidées par les mêmes principes. Les libéraux, en
revanche, préfèrent penser, au minimum, qu’ils sont inspirés par les mêmes
idéaux. Dans la mesure où les blue dogs
s’écartent des Progressistes, ce n’est pas parce qu’ils expriment une théorie
différente, mais parce qu’ils réagissent à un ensemble de pressions politiques
différentes.
Une conséquence de cette différence
entre les deux coalitions apparait dans la manière dont elles traitent les
désaccords. Lorsque des conflits apparaissent parmi les libéraux, les
Progressistes considèrent la déviation comme une hérésie, dans la mesure où il
n’existe qu’un seul vrai libéralisme. Les conservateurs ne sont pas
schismatiques de la même manière, et ce pour la simple raison qu’ils n’ont
jamais entretenus l’illusion qu’ils étaient fondamentalement d’accord. Les
anciennes composantes du mouvement conservateur accusent les nouvelles de
chercher à usurper le mouvement, ou bien de ne pas être authentiquement
conservatrices. Mais elles les accusent rarement d’être hérétiques ou de briser
l’unité de la foi : leur péché consiste dans le fait qu’elles n’ont
simplement jamais possédé les vrais principes.
Les critiques du conservatisme
dépeignent souvent son hétérogénéité comme une grave faiblesse. Combien de
fois, aujourd’hui, entend-on les commentateurs libéraux, particulièrement ceux
qui ont certaines prétentions intellectuelles, faire usage d’un classique de
l’une des variétés du conservatisme à seule fin d’essayer de plonger dans
l’embarras les conservateurs appartenant à une autre de ses variétés ?
Cette tactique suit invariablement la même formule prétentieuse : « J’aurais
pensé que les conservateurs, tout particulièrement, suivraient leur grand
penseur X (Burke, ou Hayek, etc.) et seraient spécialement attentifs à
Y », Y pouvant être soit une protection scrupuleuse des libertés civiles
et de la vie privée (comme si la sécurité et la sûreté nationale n’étaient pas
aussi une préoccupation des conservateurs) ou bien la renonciation à quelque
forme d’occupation étrangère ou de nation
building que ce soit (comme si le besoin de répondre à des défis d’un
nouveau genre par de nouvelles solutions n’avait jamais été reconnu par aucune
école conservatrice). Du point de vue de ses critiques libéraux, il est évident
que les quatre têtes du conservatisme font de celui-ci un monstre.
Mais les conservateurs,
lorsqu’ils sont capables de s’abstraire un moment de leurs querelles internes
et de réfléchir à la question, voient cette créature sous un jour différent. Le
débat permanent entre les différentes têtes[5]
aiguise la pensée et protège contre la complaisance intellectuelle, qui sonne
le glas de n’importe quel parti. Mieux vaut quatre têtes qu’aucune !
Quatre têtes et quatre principes fondateurs
Chaque tête de la coalition
intellectuelle conservatrice donne la préférence à son propre principe premier
ou concept fondamental. Ce fondement sert de critère à l’aide duquel elle juge
de ce qui est juste ou de ce qui est bien.
Pour le traditionalisme, ce
concept est l’Histoire ou la culture, c’est à dire l’héritage qui nous a été
transmis et qui est le notre. Nous pouvons aussi considérer comme notre grande chance
que cette culture se trouve être bonne. Comme Samuel Huntington l’a fait
récemment observer dans un livre intitulé Qui
sommes-nous, un livre qui a été fort applaudi par les traditionnalistes, le
noyau de l’identité de l’Amérique provient de sa culture originelle. Cette
culture existait bien avant la Révolution, dans les pratiques et les croyances
des colons américains, particulièrement en Nouvelle-Angleterre. Huntington
appelle cette culture « l’Anglo-Protestantisme » et il soutient que c’est
sur ce fondement que les Américains devraient établir les bases de leur
identité nationale. Les traditionalistes
aujourd’hui sont les défenseurs de la culture - certains avec douceur et
courtoisie, armés seulement de leurs nœuds papillons ; d’autres de manière
plus bruyante et militante, avec leurs fourches menaçantes.
La défense de la culture par les
traditionnalistes se révèle parfois à l’examen plutôt vague et amorphe. La
tradition, qui a été décrite comme « un certain assemblage de croyances,
de convictions, de règles, d’usages, de traditions, de proverbes et de
principes », peut être moins importante pour ce qu’elle affirme que pour
ce à quoi elle s’oppose. Les traditionnalistes se méfient des efforts visant à
tout ordonner de manière rationnelle en politique, et ils déplorent
l’introduction de la théorie ou des idées générales en ce domaine. A la suite
de l’un des traditionnalistes les plus connus, Russel Kirk[6],
beaucoup d’entre eux ont même exprimés des réserves concernant le premier
paragraphe de la Déclaration d’Indépendance, avec sa référence aux « Lois
de la Nature ». Les traditionnalistes soutiennent qu’une telle manière
abstraite de raisonner conduit inévitablement à des erreurs et à des excès. La
culture ou la tradition est bonne en grande partie parce que personne n’a
jamais eu à la concevoir ou à la construire. Elle est simplement là, ayant
évolué dans un endroit ou un contexte spécifique. Les traditionnalistes
préfèrent en politique ce qui se développe - d’où le terme de
« culture », qui était à l’origine un terme lié à l’agriculture - à
ce qui est construit.
Pour les néoconservateurs
aujourd’hui, le concept fondamental est celui du droit naturel, ce qui est une
manière théorique de dire que le critère du bien ou du juste, en ce qui
concerne l’action politique ou sociale, peut être découvert par la raison
humaine, même si ce critère pourrait aussi avoir été établi par la loi divine.
Une idée du juste tirée de la raison serait en principe applicable à tous, ou
serait universellement valide, quelle que soit la mesure dans laquelle des
influences culturelles particulières seraient susceptibles d’empêcher sa
reconnaissance ou de rendre impraticable son acceptation. Une validité
universelle ne nécessite pas une adoption universelle. Il s’ensuit également
pour les néoconservateurs que la pensée humaine ou la raison, bien qu’elle soit
largement contrainte par les circonstances, peut être un instrument pour aider
à modifier ou à structurer l’environnement.
Les néoconservateurs, en accord
avec les traditionnalistes, reconnaissent qu’une grande partie de ce qui, en
politique, s’est présenté sous le nom de raison dans un passé récent - disons
dans la dernière paire de siècles ou à peu près - a été abstraction et
idéologie dangereuse. Un grand nombre, si ce n’est la plupart, des projets
« d’ingénierie sociale » sont des erreurs. Mais certains grands
projets, comme la Fondation des Etats-Unis elle même (the Founding), ne sont pas dans ce cas. Pour les néoconservateurs,
la Fondation des Etats-Unis est un événement décisif parce qu’elle a bâti
intégralement un système ; pour les traditionnalistes, la Fondation est
mieux comprise comme un moment particulier dans le développement des valeurs
culturelles Anglo-Protestantes. Alors que le traditionnaliste identifie la prudence
avec la circonspection, le néoconservateur voit que la prudence peut parfois
signifier l’audace. Les néoconservateurs, à la différence des
traditionnalistes, soutiennent que, pour être sages, les différentes lignes de
conduite doivent être guidées par la raison, pas par la renonciation à la
raison, qui peut mener à des excès qui lui sont propres. Il ne servirait à rien
de jeter le bébé avec l’eau du bain.
Pour le libertarien, le concept
fondamental est celui de « l’ordre spontané », le postulat qu’il
existe une tendance au sein des affaires humaines, et très probablement dans le
cosmos tout entier, à ce que les choses s’arrangent et tiennent ensemble par
elles-mêmes, pourvu qu’aucun effort délibéré ne soit fait pour imposer un ordre
global. Selon la formule classique d’Adam Ferguson, l’ordre est le résultat de
l’action humaine mais pas de l’intention humaine. Même le choix de notre morale
et des règles de base de la société n’a rien eu à voir avec un choix ou un
plan. Selon Friedrich Hayek, « Nous ne devons pas notre morale à notre
intelligence [mais] au fait que certains groupes ont accepté sans comprendre
certaines règles de conduite... Ce fut un processus de sélection culturelle,
analogue à un processus de sélection biologique[7]. »
Le seul « ordre » qui soit bon est celui qui destiné à assurer le
libre jeu des processus spontanés, ce que l’on a appelé « le système de la
liberté naturelle[8] ».
Beaucoup sont aujourd’hui
familiers avec une application de l’idée d’ordre spontané à l’analyse des
questions économiques, ou elle prend le nom d’emprunt de « la main
invisible ». La main invisible travaille derrière notre dos pour assurer
que, tandis que chaque personne ou chaque unité poursuit son intérêt
particulier, sans se soucier de l’ensemble, le résultat sera bénéfique pour
tous. Pour les libertariens, l’économie, bien loin d’être une science morose,
est une image de la beauté. L’économie est la reine des sciences et est
architectonique pour toutes les autres formes de savoir. Ses principes
s’appliquent non seulement aux questions économiques stricto sensu, mais aussi
aux domaines du comportement social et culturel, qui peut être analysé par des
modes de pensée économiques. Le principe de l’ordre spontané gouverne aussi les
relations internationales, un domaine dans lequel beaucoup de libertariens sont
en faveur de politiques isolationnistes, en partant de l’idée que l’ordre n’a
pas besoin d’être imposé ou garanti par une grande puissance (l’Amérique), mais
tend à émerger de lui même.
Pour ceux qui appartiennent à la
droite religieuse, le concept fondamental est celui de la foi biblique. A la
différence des autres concepts fondamentaux, la foi n’est pas directement
concernée par la politique, mais par un autre domaine : la relation de
l’être humain avec la transcendance. Il n’est par conséquent pas surprenant
qu’un grand nombre de ceux qui s’orientaient en fonction de la foi aient été
apolitiques pendant la plus grande partie du siècle dernier, refusant de
s’organiser collectivement en matière politique afin de promouvoir des
positions religieuses. L’implication dans la politique pour des raisons
relatives à la foi était sporadique et n’apparaissait que sur des sujets
spécifiques. Mais à un moment donné dans les années 1970, un grand nombre de
gens appartenant à la communauté des croyants ont commencé à affirmer qu’une
situation nouvelle était apparue au sein de la nation, une situation
caractérisée par une menace politique et culturelle grandissante pour la
religion. La conviction se fit jour que les deux domaines - le domaine
politico-culturel et le domaine religieux - interféraient l’un avec l’autre,
non pas juste sporadiquement et sur des sujets particuliers, mais
systématiquement et de manière continue. Certains croyants, par conséquent,
choisirent de s’organiser et de s’engager plus directement dans les affaires
politiques et culturelles. Cette décision fut l’origine de ce qui, en peu de
temps, fut connu sous le nom de droite religieuse et qui, dans les années 1980,
devint une partie intégrante du mouvement conservateur moderne.
La foi, en tant que concept
fondamental dans le domaine politique, ne vise pas à fournir un critère
définitif du juste politique pour tous les sujets. Elle soutient un projet
politico-culturel plus limité, qui se rapporte aux intérêts ou aux préoccupations
spécifiques à la foi. D’un point de vue défensif, ce projet comprend une action
collective destinée à préserver des lieux dans lesquels peut être encouragée
une vie dédiée à la foi, ce qui en pratique a souvent signifié s’efforcer de
contrebalancer les forces qui, dans le domaine de la politique et de la culture,
sont indifférentes ou hostiles à la religion. Mais on se trompera sur ce projet
si on ne considère que son aspect défensif. Celui-ci comporte également un
aspect positif, qui s’exprime dans une idée plus ancienne, d’origine puritaine,
selon laquelle l’Amérique a un rôle à jouer en tant qu’instrument au service de
la transcendance. S’exprimant presque au même moment que la proclamation de la
Déclaration d’Indépendance, Samuel Sherwood rappelait aux Américains que
« La providence de Dieu, en établissant son Eglise dans ce qui était alors
une étendue sauvage et mugissante, puis en l’amenant et en la préservant
jusqu’à ce jour... est comptée parmi les plus glorieux événements que l’on
puisse trouver dans l’histoire, en ces âges tardifs du monde. Et cependant il
est encore bien d’autres événements glorieux dans le sein de la
providence. »
Pour ceux qui sont guidés par la
foi, l’adoption de la Constitution légale n’a en rien fait disparaitre l’idée
que l’Amérique a un rôle particulier à jouer au service d’une cause plus
élevée. Pour nombre de croyants, il a toujours été entendu qu’il existe une
seconde Constitution, non écrite, destinée à opérer parallèlement à la
Constitution légale. La seconde Constitution faisait avancer la cause de la
foi, tandis que la première s’occupait des questions politiques. Parce que ces
deux Constitutions se préoccupaient de questions largement distinctes, il
n’était pas nécessaire de les combiner dans un seul document - en fait, il
aurait même été nuisible aux objectifs poursuivis dans ces deux domaines de les
faire fusionner. Les deux Constitutions existaient ensemble dans le cœur et
l’esprit de nombreux Américains et s’avéraient complémentaires en pratique.
Pour ceux qui sont de cette opinion, l’Amérique n’est pas pleinement l’Amérique
- et ne peut pas être pleinement chérie et aimée - si la Constitution non
écrite est abandonnée et si la foi ne survit ici, dans le meilleur des cas, que
comme une croyance parmi d’autres. Serait-il excessif de dire qu’une Amérique
ayant abandonnée la foi serait « inconstitutionnelle » ?
Une préoccupation majeure de la
droite religieuse a été de reformuler ce projet d’une manière qui soit audible
de nos jours. Les conditions ont changé, et le caractère spécifique du projet
positif doit changer également. Alors qu’il était initialement conçu comme une
mission dévolue à la seule Eglise « réformée », il est aujourd’hui
repensé - en laissant de côté les subtilités théologiques - comme une entreprise
commune à tous ceux qui se vouent à la foi biblique, afin de faire face à une
culture qui, de plus en plus, se conçoit elle-même comme
« post-religieuse ». La droite religieuse a été particulièrement
remarquable par les alliances et les coalitions qu’elle a noué entre les croyants
de différentes religions traditionnelles- protestants, catholiques et juifs -
afin de faire avancer ses objectifs.
[1]Allusion au début du second
paragraphe de la Déclaration d’Indépendance : “We hold these truths to be self-evident, that all men are created
equal...”
[2] Représentante du parti
Démocrate et présidente de la Chambre des Représentants de 2006 à 2010.
[3] « Libéralisme »
au sens américain du terme donc, du point de vue français, la gauche
américaine.
[4] The blue dog coalition est un groupe de Représentants du parti
Démocrate qui se définissent eux-mêmes comme des « modérés » (moderates). En France ceux-ci sont
parfois désignés par le terme « Démocrates conservateurs ».
[5]Jeux de mots intraduisible
sur « talking heads », à la
fois les « têtes » du mouvement conservateur et les commentateurs qui
aliment le débat public notamment dans les médias.
[6] Auteur de The conservative mind (1953).
[7] Friedrich Hayek; « Our moral heritage »; Heritage Lectures, n°24; Washington, DC
: The heritage foundation, 1982.
[8] Le terme est utilisé par
Adam Smith dans La richesse des nations.