Depuis que je tiens ce blog, la période estivale a été pour moi une période de vacances de blog. Une pause nécessaire avant de replonger dans la mêlée au mois de septembre. Cette année je ne suis pas sûr que ces vacances prendront fin. Aussi me suis-je dit qu'il ne serait pas mal de mettre ici ce petit texte, que ceux qui me suivent sur Facebook connaissent déjà.
Bonnes vacances à tous !
Longtemps j’ai
blogué avec bonheur. Je consultais les statistiques de mon blog en me
réveillant le matin, et ensuite plusieurs fois par jour. Les réponses que je
préparais à certains commentaires me tournaient dans la tête toute la nuit. Je
visitais régulièrement tous les blogs « amis », et j’y laissais très
souvent un petit commentaire, pour bien signaler mon passage au taulier.
Parfois, pas très souvent toutefois, je m’engageais dans des discussions
marathons avec d’autres commentateurs sur d’autres blogs. C’était parfois
frustrant, parfois énervant, parfois exaltant. Je ne l’ai jamais regretté et
l’une de mes fiertés est que, tant sur les autres blogs que sur le mien, ces
échanges n’ont presque jamais viré au pugilat.
J’avais
l’impression, à mon petit niveau, de faire œuvre utile et d’apporter ma maigre
contribution à certains combats intellectuels que je tenais pour importants. Et
puis je m’amusais beaucoup aussi, et j’avais noué une sorte de camaraderie
virtuelle avec bien des gens que je trouvais, ma foi, fort sympathiques.
J’avais l’impression d’appartenir à une communauté engagée dans un combat pour
une juste cause, et qui n’engendrait pas la mélancolie.
Bloguer était
important pour moi.
Mais aujourd’hui
tout cela appartient largement au passé.
Mon blog est en
demi-sommeil et va peut-être bientôt s’endormir définitivement sans que cela me
trouble outre mesure. Je continue à visiter certains blogs que j’aimais bien,
mais moins régulièrement, et je n’y laisse presque plus jamais de commentaire.
Et surtout plus jamais je ne me lance dans des discussions marathons. Mon
intérêt pour les blogs a beaucoup diminué, c’est un fait. Un fait que je ne
m’explique pas très bien.
Certes, désormais
le temps me manque incontestablement pour me livrer à cette activité. Le fait
est que bloguer a aussi, à un moment, été un dérivatif aux difficultés de mon
existence.
Cela n’explique
pas tout, cependant.
Je ne renie rien
de ce que j’ai fait. Je crois toujours que la guerre des idées est suprêmement
importante, et que bloguer peut être une manière valable d’y contribuer. Mon
estime et ma sympathie pour les tauliers des blogs que je fréquentais
régulièrement n’a pas diminué, ou alors rarement. Je suis toujours aussi
passionné par les questions politiques.
Pourtant je n’ai
plus guère le goût des blogs. J’ai comme l’impression aussi que ceux-ci ne sont
plus ce qu’ils étaient. Que l’effervescence que j’y trouvais souvent il y a
quelques années a disparu, ou en tout cas a beaucoup diminué. Je ne sais
pourquoi. Et surtout je ne suis pas bien sûr que cette impression soit fondée,
qu’elle ne soit pas avant tout le résultat de ma propre baisse d’intérêt pour
la chose bloguesque. Par ailleurs j’ai reporté ma sociabilité virtuelle sur
Facebook – après avoir un peu tâté de Twitter – réseau sur lequel j’ai retrouvé
la plupart de mes camarades blogueurs, qui me permet de papoter à peu de frais
(temporels) et d’échanger sur des sujets un peu plus personnels.
Me voici donc
pratiquement rangé des blogs, comme d’autres le sont des voitures. Est-ce un
bien, est-ce un mal, pour moi-même et pour ceux qui me lisaient, je ne saurais
le dire. Mais on ne peut pratiquer cette activité de manière profitable que
pour autant qu’on en ait vraiment envie, et que l’inspiration soit là. Ce n’est
plus mon cas.
Pour autant je
n’oublie pas ceux qui poursuivent l’aventure des blogs, et que j’ai accompagnés
pendant quelques années. Je continue à regarder ce qu’ils font. Je les envie un
peu, d’avoir conservé le feu sacré, ou simplement d’avoir la persévérance
nécessaire pour entretenir un blog.
Mais je dois
désormais les regarder du bord de la route. En attendant peut-être un jour de
reprendre ma place dans le peloton, ou bien de plonger définitivement dans
l’ombre.
Dans tous les cas,
tout sera bien.