Bon d’accord, cet entretien date
un peu (Le monde du 29 mars) mais
comme je ne l’ai pas vu relevé sur le net (celui que je fréquente, ça va sans
dire), je n’hésite pas. Et puis le contraste est si intéressant avec le billet
précédent...
De quoi s’agit-il ?
D’une discussion entre Jean
Peyrelevade, conseiller économique de Bayrou, et Jérôme Cahuzac, qui a à peu
près la même fonction pour Hollande. Le meilleur morceau à mon avis est le
suivant :
« J.P : Vos prévisions de croissance entre 2% et 2,5%,
pêchent par un optimisme grossier. Avec des taux plus réalistes, de l’ordre de
1,5%, on ne réduit pas le déficit budgétaire sans une action énergique sur la
dépense publique. François Hollande non seulement ne la réduit pas, mais
continue à l’augmenter en volume de 1,1% par an sur cinq ans. Quel déni de
réalité !
J.C : (...) François Bayrou propose un gel, en valeur, de la
dépense publique jusqu’en 2014. cela imposerait une baisse des pensions et des
rémunérations dans la fonction publique, c’est à dire une politique à la
grecque.
François Hollande a choisi, lui, de ramener le rythme de progression,
en volume, de la dépense publique, de 1,7% l’an ces dernières années, à 1,1%.
Avec des hypothèses de croissance assumées, cela diminuera la dépense publique
de 2,6 points de PIB en 2017, soit une économie de 50 milliards d’euros.
Clairement cet objectif interdit la création nette de postes dans la fonction
publique d’Etat pendant le prochain quinquennat. Ce chemin là est donc
courageux et difficile. Mais il est crédible. »
C’est mignon, non ?
On remarquera que, pour le
candidat normal™, ou en tout cas pour l’un de ceux qui parlent pour lui,
continuer à augmenter la dépense
publique en valeur absolue et ne pas embaucher de fonctionnaires supplémentaires est un acte « courageux
et difficile ».
C’est vrai quoi, sous Sarkozy la
dépense publique a été sacrifiée et la fonction publique a été taillée jusqu’à
l’os. On est juste passé de 52,6% du PIB en dépenses publiques à 56% fin 2011
et de 5,3 millions d’agents publics à... 5,3 millions.
La casse du service public qu’on
vous dit, l’éviscération de l’Etat-providence, l’ultra-libéralisme en marche,
le couteau entre les dents.
Mais ce que je préfère, ce sont
les hypothèses de croissance « assumées ».
Ah ! qu’en termes galants
ces choses là sont dites.
On vous ment, mais on assume.
Tout cela est bien entendu
totalement irréaliste, et on le sait, mais c’est pas grave.
Puisqu’on vous dit que c’est assumé. A-s-s-u-m-é.
Puisqu’on vous dit que c’est assumé. A-s-s-u-m-é.
L’important, c’est que tout ça
soit « courageux et difficile ». Et puis « crédible ».
Surtout « crédible ».
"Si ma tante en avait, on l" appellerait mon oncle"; je m'excuse de cette trivialité mais c'est le seule phrase qui vient à l'esprit quand je lis les mensonges assumés de la gauche.
RépondreSupprimerLe mensonge "assumé" faisant partie de l'idéologie et de la stratégie électoraliste me rappelle le mensonge "assumé" partie de la stratégie prosélyte de l'islam.
RépondreSupprimerHollande et ses amis musulmans se comprennent bien, non ?
Mentir pour conquérir…
Ils n'ont même pas l'impression de se courber pour conquérir. Pour eux, c'est glorieux, puisque ça va dans le "bon sens", qui est celui d'achever la France déjà en phase terminale.
Attention, retour sur les HLPSNH :
RépondreSupprimerHitler n'avait il pas promis de ne jamais attaqué l'URSS ?
Avoir confiance dans les paroles des salauds mène à la ruine.
Notez bien qu'il ne s'agit pas là d'une promesse de campagne. De ces promesses dont on peut prétendre après coup qu'on n'a pas pu les honorer parce qu'on n'a pas eu le temps, que les circonstances étaient devenues trop défavorables, ou autre chose encore.
RépondreSupprimerNon, il s'agit bien d'un mensonge pur et simple sur une question de la plus haute importance, de l'aveu même des socialistes, puisque selon eux ce qui compte le plus ce sont les questions économiques.
Personne ayant tout son bon sens ne peut croire que, dans les années qui viennent, l'économie française croîtra à 2,5% l'an.
Et pourtant ils le disent et ils pensent trouver suffisamment de gens assez simples pour le croire et les porter au pouvoir.
Et le pire c'est qu'ils pourraient bien avoir raison sur ce point.
Oui. La plupart des gens ne comprennent strictement rien à l'économie. On ne peut pas vraiment les en blâmer, par contre on devrait pouvoir attendre des politiques qu'ils soient sincères sur ces questions.
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